Les détenus du mouvement citoyen croupissent dans la maison d'arrêt de Tizi Ouzou depuis le 30 septembre 2002 pour Tahar Allik, le 16 novembre pour Rachid Allouache et le 13 octobre pour Belaïd Abrika. Concernant Mouloud Chebheb, il est toujours en détention, mais hospitalisé au CHU Nédir-Mohamed de Tizi Ouzou et son état de santé ne cesse de se détériorer. C'est donc depuis un peu plus de sept mois que les détenus sont otages du pouvoir, malgré toutes les actions menées par le mouvement citoyen, allant de la fermeture des sièges de daïra à travers les différentes wilayas à la marche populaire du 20 avril qui avait comme mot d'ordre la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus du mouvement citoyen. Après plusieurs conclaves, celui d'Ath Ghobri, jeudi dernier, a eu le mérite de relancer les actions d'envergure dont la finalité sera la libération des détenus, mais aussi la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El-Kseur, explicitée à Larbaâ Nath-Irathen, scellée et non négociable. Des délégués ont carrément exigé de radicaliser le mouvement, en poursuivant par exemple l'action entérinée à M'chedallah le 30 août 2001, qui est la désobéissance civile graduelle dont le non-payement des factures de la Sonelgaz jusqu'à la défalcation de la quote-part de l'ENTV était une étape. Le non-payement des impôts a même été proposé jusqu'à la libération des détenus du mouvement citoyen. C'est ainsi qu'une batterie d'actions sera proposée lors du conclave ordinaire de la CADC à Maâtkas, dans deux semaines, parmi lesquelles une grève générale de 3 à 8 jours, un sit-in non-stop devant la maison d'arrêt de Tizi Ouzou jusqu'à la libération de Belaïd Abrika et ses co-détenus. En attendant, le sit-in hebdomadaire devant le tribunal de Tizi Ouzou sera renforcé à partir d'aujourd'hui. Un appel sera lancé à la population pour rejoindre le sit-in auparavant limité aux délégués. Pour rappel, dimanche dernier, le sit-in a été violemment empêché par les CNS, fidèles au poste tous les dimanches matin, pour réprimer la manifestation. Deux délégués de Larbaâ Nath-Irathen et de Béni Douala (Nordine Medrouk, membre de la présidences tournante de la CADC) ont été matraqués la semaine dernière par les CNS, en compagnie de Bouâlem Akkouche (67 ans), père d'un martyr du Printemps noir. K. S.