Rencontré à Saïda lors de la commémoration du 1er Mai, M. Merabet Ali, secrétaire national chargé de la Fonction publique à la Centrale syndicale, nous a accordé cette interview. Liberté : Le dossier de la Fonction publique a fait couler beaucoup d'encre. Où en sont les discussions ? M. Merabet Ali : Le dossier de la Fonction publique a été retiré par le gouvernement pour un réexamen et son adaptation aux critères du projet Sbih relatif à la réforme de l'administration. Ce dossier qui croupit dans les tiroirs de l'APN a été remis sur la table des négociations depuis la bipartite de septembre 2002. L'UGTA, à travers ses groupes de travail, a rejeté les propositions de Sbih appuyées par le gouvernement. Quatre points essentiels parmi les treize relevés ont été rejetés par l'UGTA et font l'objet de négociations serrées, allant jusqu'à la menace de nous retirer de la discussion. Il s'agit du statut général des travailleurs de la Fonction publique que le gouvernement voulait classer en trois catégories, une disparité flagrante repoussée par le syndicat qui exige l'unification, l'intégration des 300 000 vacataires et contractuels ayant soutenu l'administration durant la période sécuritaire difficile, le mode de recrutement qui exclut les corps communs (femmes de ménage, agents de service, agents techniques, chauffeurs, etc.) et enfin les mesures urgentes nécessaires à la protection des secteurs qui assurent une mission éducative. Concrètement de quoi a bénéficié le fonctionnaire ? Tout d'abord du respect de sa dignité et sa protection contre “l'indemnité corruptive”, l'administration étant régie par des textes réglementaires. Les négociations ont été axées sur l'augmentation du régime indemnitaire. Un accord a été conclu pour augmenter la prime de rendement à 30% à l'ensemble des travailleurs de la Fonction publique et l'amélioration des conditions de travail des agents de corps communs ainsi que la protection sociale efficace, la généralisation du programme du logement social et le respect de la dignité du fonctionnaire. A propos des logements, où en est la situation ? Les logements construits en partenariat avec l'administration, le patronat et le syndicat seront distribués à travers les 48 wilayas bénéficiaires, selon les règles du logement social, avec une priorité aux syndicalistes et cadres de l'Union. L'UGTA a menacé de déterrer la hache de guerre pour protéger l'outil de production… Temmar et Boukrouh veulent privatiser le lait et le pain, les seuls produits accessibles aux couches moyennes, et vouer au chômage des milliers de travailleurs en confisquant les entreprises de l'agroalimentaire. Les travailleurs doivent protéger leurs unités et préserver les acquis contre la menace des mercenaires du FMI qui veulent affamer le peuple. Les unités de production de lait par exemple fournissent un produit de qualité apte à concurrencer le produit étranger et ne doivent pas tomber entre les mains des opportunistes. Votre conclusion ? La grève des 25 et 26 février dernier est une démonstration de la volonté ouvrière et syndicale. Nous sommes disposés à paralyser à n'importe quel moment l'activité du pays au cas où les revendications de l'UGTA ne seraient pas entendues par les pouvoirs publics. H. D. E.