La Centrale syndicale a fermement dénoncé les déclarations du directeur général de la Fonction publique, Djamel Kharchi, portant sur la dépermanisation et la contractualisation des fonctionnaires, faite samedi dernier à la Chaîne III. Lors d'une conférence de presse animée hier au siège de la Centrale syndicale, à la Maison du peuple Abdelhak-Benhamouda à Alger, le secrétaire national chargé du dossier de la Fonction publique auprès de l'UGTA, Ali Merabet, tout comme son secrétaire général, Abdelmadjid Sidi Saïd, ont vigoureusement rejeté les propos de l'invité de la radio Chaîne III, en les qualifiant de “désinformation”. “La morale syndicale nous incite à réagir et à dire que nous refusons toute déclaration qui va à l'encontre d'un concept clair et d'une déontologie bien définie”, a déclaré d'entrée Sidi Saïd en précisant qu'“il y a un groupe de travail mixte UGTA-gouvernement qui a été mis en place pour plancher sur le dossier de la Fonction publique, il faut le laisser terminer ses travaux pour ensuite pouvoir trancher à travers la bipartite”. Le patron de la Centrale syndicale se dit à cet égard “très surpris” des déclarations du directeur général de la Fonction publique car, dit-il, “il a été convenu que le groupe de travail mixte continue son travail jusqu'à la bipartite”. Sidi Saïd s'interroge sur les raisons qui motivent les déclarations du directeur général de la Fonction publique à ce moment précis : “On se pose alors la question de savoir pourquoi c'est précisément à la veille de la bipartite que l'on ressort la problématique de la contractualisation et de la dépermanisation des travailleurs de la Fonction publique et pourquoi spécialement ces deux questions.” L'explication du patron de la Centrale syndicale : “Pour moi, il y a une conjugaison de facteurs économiques et de la Fonction publique pour pouvoir créer une déstabilisation dans le monde du travail. Cela dans l'objectif de créer une sorte de suspicion chez les fonctionnaires.” “Parce que, expliquera-t-il, un fonctionnaire, surtout s'il est vacataire ou contractuel, quand il entendra ces propos (ceux du directeur général de la Fonction publique, ndlr), dira que son avenir est hypothéqué.” “En tout état de cause, nous sommes en état d'alerte et que les choses soient définitivement claires : rien ne se fera en direction du monde du travail sans les travailleurs. Que l'on accepte cela, tant mieux et bienvenue au dialogue fructueux, que l'on parasite cela, nous pouvons de notre part le parasiter à plus de 100 mille watts.” Dans ce cadre, aussi bien Merabet que Sidi Saïd ont fermement affirmé que “la dépermanisation et la contractualisation sont des éléments que l'UGTA dans sa majorité absolue rejette totalement”. “Il est immoral de sacrifier un vacataire qui a 15 ans, avec toute la précarité de son salaire et de son vécu quotidien”, a commenté Sidi Saïd, tout en tranchant : “Nous disons à l'ensemble des fonctionnaires qui se sentent aujourd'hui menacés que l'UGTA maintiendra la pression pour que cette question ne revienne pas à l'ordre du jour.” N. M. Sidi Saïd à propos du remaniement gouvernemental “Ca crée une instabilité de l'Etat” Le remaniement gouvernemental “crée une instabilité de l'Etat”, estime Abdelmadjid Sidi Saïd, le patron de la puissante Centrale syndicale UGTA. Saisissant l'occasion d'une conférence de presse animée hier à la Maison du peuple (à Alger) autour du dossier de la Fonction publique, Abdelmadjid Sidi Saïd a déclaré “cette déstabilisation n'a pas uniquement des répercussions sur le monde du travail, mais sur la gestion de l'ensemble des affaires de l'Etat”. “Tout le monde est en attente car on est tous liés à l'évènement [au remaniement gouvernemental, ndlr] alors qu'il y a la gestion du quotidien”. Concrètement parlant, le leader de la Centrale syndicale indique qu' “à chaque fois qu'on sollicite [le gouvernement, ndlr], la réponse est toujours la même : il faut attendre”. Comme pour se démarquer de toute lecture tendancieuse du changement au sein de l'Exécutif, Sidi Saïd renchérit : “C'est une réalité, à chaque fois qu'il y a un changement gouvernemental, tout le monde est en position d'attente. ça crée un malaise et des perturbations qui gênent la gestion du quotidien”. (NDLR : ces propos ont été recueillis avant l'annonce du remaniement).