Le chef de l'opposition kényane, Raila Odinga, s'est déclaré en faveur du dialogue pour sortir le pays de la crise sanglante déclenchée par la réélection contestée du président Mwai Kibaki depuis el 27 décembre 2007. Odinga, qui tentait de calmer ses manifestants dans les bidonvilles de Nairobi, ses fiefs les plus touchés par la répression policière, sur fond de tensions interethniques attisées par la crise post-électorale, se dit prêt à offrir une sortie au président dont l'élection est aujourd'hui mal appréhendée y compris par ses soutiens, les Etats-Unis et les Européens. À l'issue de trois journées de manifestations violemment réprimées, le pays a enregistré 40 morts supplémentaires ! Au total, en trois semaines, plus de 700 personnes ont été tuées dans des violences, soit par la police, soit lors d'affrontements à caractère ethnique, et à ce jour, plus de 200 000 personnes sont déplacées dans le pays, essentiellement dans l'Ouest et à Nairobi. Pour sortir le Kenya de cette impasse meurtrière, la communauté internationale presse le camp présidentiel au dialogue, en vain jusqu'à présent. Dernier conciliateur en date, le commissaire européen au Développement, Louis Michel, qui a estimé qu'une solution pouvait être trouvée avec un peu de volonté politique, au terme d'un voyage éclair à Nairobi où il a rencontré Kibaki et Odinga. Selon lui, Kibaki serait demandeur d'une rencontre avec son rival. Dans la foulée de la visite du responsable européen et après une semaine marquée par l'absence d'efforts diplomatiques majeurs, l'ex-secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, nommé médiateur, était attendu aujourd'hui à Nairobi pour relancer les tentatives de dialogue. D. B./Agences