Le Président l'a fait clairement savoir, hier, dans un entretien au journal An-nahar. “Après 40 ans d'indépendance, je pense que nous avons atteint l'âge mûr. Nous pouvons choisir tranquillement notre vie et c'est ce que nous faisons lentement, graduellement mais sûrement et en toute souveraineté”, a déclaré, hier, le président Bouteflika dans un entretien au journal An-nahar, confirmant l'adhésion de l'Algérie à la francophonie. Le chef de l'Etat a ajouté que le président Jacques Chirac lui avait confié, avec beaucoup de courtoisie, que “la francophonie est la maison de l'Algérie”. Abdelaziz Bouteflika a ajouté que “rien n'empêche l'Algérie d'intégrer cet espace”, tout en soulignant qu'“en Algérie, certains ont accueilli favorablement cette participation, d'autres non, et c'est normal car nous sommes en démocratie. Mais il est temps qu'on s'ouvre sur le monde, le monde entier, sans exception”. Dans son discours prononcé à l'ouverture du Sommet de Beyrouth, le Président avait affirmé que “l'usage de la langue française est un lien qui assure notre unité”. L'Algérie a donc décidé de faire partie de la francophonie, et la position exprimée par le chef de l'Etat lève toute ambiguïté sur cette option qui avait été, pendant longtemps, rejetée par les gouvernements qui se sont succédé au pouvoir depuis 1962. À la veille de cette rencontre, le chef de la diplomatie algérienne avait tenté de justifier la participation du président Bouteflika au Sommet de Beyrouth. Abdelaziz Belkhadem avait indiqué que “l'Algérie ne verrait aucun inconvénient si cet espace est ouvert aux pays qui partagent la langue française, sans visée néocolonialiste”. Avant d'ajouter plus loin que le Président assiste au sommet en tant qu'invité personnel de son homologue Emile Lahoud. Finalement, le Président a opté pour une démarche claire dans la mesure où il a affiché la volonté d'Alger d'intégrer des espaces, telle que la francophonie, pour faire passer son message et défendre ses intérêts, sans complexe aucun. S. T.