Une délégation de ce groupe émirati sera présente à Alger dans trois jours, selon le ministre, pour signer un protocole d'accord portant sur une série d'investissements immobiliers. Contrairement aux chiffres avancés par la presse, les quatre projets d'investissement du groupe émirati Emaar sont estimés à cinq milliards de dollars. C'est du moins ce qu'a annoncé, hier, le ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement lors d'une conférence de presse organisée à la clôture des travaux du 3e Forum économique d'Alger qui s'est tenu les 20 et 21 janvier derniers à l'hôtel El-Aurassi. “Je ne sais pas pourquoi les chiffres ont commencé à gonfler dans la presse. Nous sommes passés de quelques milliards à 30 milliards ?” s'étonne M. Hamid Temmar, précisant que le “montant est de cinq milliards”. Le ministre affirme que la rédaction du mémorandum d'entente a été achevée. “Nous avons tout réglé, les problèmes du foncier par exemple et nous avons discuté des conditions de la participation de l'Algérie dans les projets en question”, souligne M. Hamid Temmar, insistant que le gouvernement ne vend pas les terrains. Le ministre parle d'une réunion tenue avec le groupe il y a un mois. “Ils arrivent dans trois jours pour conclure définitivement avant de présenter les projets au Conseil national de l'investissement”, rapporte-t-il. Interrogé par la presse sur les montants avancés, le ministre insiste sur le chiffre de cinq milliards. “Je veux bien, mais ce ne sont pas 25 milliards de dollars. Ce que je vous donne moi, ce sont des choses concrètes”, ironise-t-il. M. Hamid Temmar parle de développement important, d'investissements arabes en Algérie, les deux dernières années. Pour autant, il juge le niveau “insuffisant”, par rapport à ce qui “est fait ensemble”. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement note que de 2002 à 2007, le total des investissements reçus par l'Algérie s'élève à 1 700 milliards de dinars, soit 14,5 milliards de dollars. 251 projets arabes ont déjà obtenu des décisions d'octroi d'avantages Andi, pour un montant de 422 milliards de dinars, soit plus de 6 milliards de dollars. Cela représente 56% du total reçu par l'Algérie. En dehors des 251 projets, 7 grands projets ont été examinés, courant 2007, par le Conseil national de l'investissement, d'un montant global estimé à 558 milliards de dollars, soit 8,5 milliards de dollars. Il s'agit, entre autres, de l'extension du réseau de la téléphonie avec Orascom, un village touristique à Annaba avec le groupe Sidar, un hôtel cinq étoiles, à Moretti avec une investisseur émirati et Donia-Parc… “Nous sommes, par ailleurs, en discussion avec deux grands groupes, Emaar et le holding Quodra”, souligne le ministre. M. Hamid Temmar reconnaît que les investisseurs, pas seulement arabes, rencontrent des problèmes au niveau des administrations économiques, les impôts, les douanes, l'Andi, l'agence foncière…, chargés de mettre en œuvre sur le terrain des politiques publiques. Cependant, sur le plan de la législation et de la réglementation, le ministre estime que “l'Algérie possède l'une des meilleures”. “Le gouvernement ne peut pas aller plus loin. Sur les plans des impôts, nous ne pouvons pas simplifié plus que ne l'avons fait”, explique-t-il, en annonçant que la fiscalité actuellement à deux taux “sera ramenée à un seul taux”. Questionné sur le positionnement des investissements arabes dans des secteurs de rente et leur absence dans le secteur industriel, le ministre affirme que le Forum économique d'Alger sera institutionnalisé. L'événement sera organisé chaque année, mais plus spécialisé. La prochaine rencontre sera d'ailleurs consacrée à l'automobile et l'équipement automobile. Un tiers des banques étrangères est arabe Le délégué de l'Association des banques et établissement financier, M. Abderahmane Benkhalfa, dans son exposé, avance qu'un tiers des banques de la place est arabe. Cependant, en termes de marché, “le poids est très modeste”, souligne-t-il. Ce qu'il faut relever, c'est l'intérêt des banques spécialisées dans les produits islamiques pour le marché bancaire algérien. L'expérience réussie de la banque El-Baraka Algérie semble montrer la voie aux établissements financiers. Ouverte en 1990 avec seulement un point de vente, 40 employés et un total actif de un milliard de dinars. La banque compte aujourd'hui 20 agences, 120 000 clients et gère 150 000 comptes. Le total actifs a été multiplié quasiment par 50. La banque occupe le premier rang dans le segment de crédit véhicule, avec 71 500 clients depuis 2001. En 2007, 24 000 crédits véhicules ont été octroyés. M. Saïd Karim, directeur marketing, annonce l'élargissement de la gamme de crédits aux autres produits de consommation, comme l'électroménager. La banque envisage d'élargir son réseau pour le porter à 50 agences en 2012 et compte créer une société de leasing. Le dossier de cette nouvelle filiale a été introduit au niveau de la Banque d'Algérie. Pour M. Saïd Karim, “l'Algérie est réellement une terre d'opportunités”. Des opportunités qu'Al Salam Bank voudrait saisir. Spécialisée dans les produits islamiques, ayant reçu l'autorisation des autorité monétaires, Al Salam Bank débutera ses activités au second semestre de cette année, une fois toutes les procédures achevées. La banque El Baraka aura ainsi de la concurrence sur un segment de marché dont elle avait le monopole. Pour autant, le Chef du gouvernement, qui a clôturé les travaux du IIIe Forum économique d'Alger, en répondant aux doléances des hommes arabes, a exprimé le souhait du gouvernement de voir les banques arabes financer aussi l'immobilier. Profitant de l'occasion, M. Abdelaziz Belkhadem annonce que le report du processus de privatisation du CPA n'est pas une remise en cause. “C'est à cause de la crise dite des subprimes. Et nous n'avons voulu nous aventurer”, souligne-t-il. Sur les 500 hommes d'affaires arabes présents, il convient de noter la présence en particulier de représentants de la saoudienne Sidar, de North Africa Holding Company, de la libanaise Fransabank Meziane Rabhi