L'augmentation des tarifs ne résoudra aucun des problèmes liés aux taxis urbains. Le citoyen sera toujours pénalisé. La décision prise récemment par le ministère des Transports de porter les tarifs de taxis de 6 dinars à 15 dinars l'unité est diversement appréciée par les premiers concernés et leurs organisations professionnelles. Ces dernières, notamment l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), n'ont pas caché leur satisfaction, considérant qu'une telle mesure s'imposait devant la hausse des prix du carburant. L'annonce de la revalorisation de la tarification est pourtant loin de répondre à l'exigence organisationnelle de la corporation des chauffeurs de taxi. Depuis près d'une décennie, la capitale, à titre d'exemple, a connu l'entrée en force des taxis collectifs, venus compenser le vide laissé par l'entreprise publique du transport urbain des voyageurs, I'ETUSA (ex-RSTA), qui a été frappée de plein fouet par l'ajustement structurel, les destructions émanant des groupes terroristes et les inondations de novembre 2001. L'émergence des taxis collectifs est intervenue également, à un moment où les chauffeurs de taxi à compteur imposaient pratiquement leur loi, ne se souciant point des destinations de leurs clients. Dans ce contexte de restructuration du secteur du transport, I'Etat n'a pas été à la hauteur de sa mission de contrôle, favorisant la création d'une nouvelle génération de “taxieurs collectifs”, qui a vite fait d'abandonner le système des stations, en faveur des “arrêts” de taxi sur le modèle des bus en fixant, au préalable, les itinéraires, sur des pancartes. Sur le terrain, seulement quatre ou cinq stations de taxis sont maintenues sur les 192 existant à Alger. La révision de la tarification, décidée il y a quelques jours par la tutelle, relance le vrai débat sur l'organisation de la corporation des chauffeurs de taxi. Elle remet sur le tapis la revendication des conducteurs de taxi à compteur, relative au retrait de la formule du collectif, des grandes villes, particulièrement de la capitale, en parlant de “concurrence déloyale”. Mais il faut se rendre à l'évidence, la satisfaction d'une telle demande pénalisera, dans les conditions actuelles, le citoyen qui est pris en otage par la totale désinformation de ce secteur. H. A.