Sur plainte du liquidateur d'El Khalifa Bank, M. Moncef Badsi, se constituant partie civile, 13 accusés considérés comme principaux acteurs de l'affaire dite de l'ex-agence El Khalifa Bank de Ghardaïa ont été entendus, jusqu'à une heure tardive de la nuit de samedi à dimanche, par le procureur de la République du tribunal de Ghardaïa, qui les a déférés devant le juge d'instruction de la deuxième chambre criminelle. Celui-ci a placé sous mandat de dépôt l'ex-directeur d'agence de la banque éponyme, ainsi que deux de ses ex-agents, en l'occurrence un agent commercial et un agent de sécurité pour abus de confiance, escroquerie et faux et usage de faux en écritures sur des documents bancaires. Quatre autres agents laissés sous contrôle judiciaire sont accusés de complicité active dans une entreprise d'escroquerie et recel de fonds, fruit d'une transaction frauduleuse. Un des agents convoqués ne s'étant pas présenté est considéré en fuite. Rappelons que l'enquête sur cette affaire a été diligentée par le groupement de la gendarmerie sur la base d'une lettre anonyme, dont une copie a été également adressée au liquidateur, M. Moncef Badsi. Pas moins de 114 personnes ont été entendues à Alger par les enquêteurs de la gendarmerie, parmi lesquelles 98 ont été reconnues, à des degrés divers, coupables de délits. Selon des informations fiables et vérifiées, l'arnaque consistait à rembourser les titulaires de très gros comptes ouverts auprès de cette agence et gelés par les autorités judiciaires et le liquidateur désigné, après la banqueroute de cette banque. Rappelons qu'il était formellement interdit de rembourser plus de 600 000 DA aux déposants de cette banque et que même si quelqu'un devait être remboursé, l'agence ne devait exécuter l'opération que sur autorisation écrite du liquidateur. Instruction dont a fait fi la direction de l'agence de Ghardaïa. En effet, ne se contentant pas de rembourser sans autorisation préalable, la direction, par un jeu d'écritures scabreuses a permis l'ouverture de comptes a posteriori de la mise sous liquidation de la banque à des dizaines de personnes, complices actifs et, semble-t-il, intéressés sur lesquels transitaient des virements au-dessous du seuil des 600 000 DA. Elle parvenait ainsi à vider les comptes des gros titulaires et à les rembourser totalement sur d'autres comptes ouverts auprès de confrères installés sur la place Ghardaïa et aussi, semble-t-il, d'ailleurs. L. KACHEMA