Les résidents qui sont soucieux de préserver la scolarité de leurs enfants demandent l'intervention du premier magistrat du pays en vue de connaître la date de l'expropriation et le lieu de leur relogement. Dans une lettre adressée au président de la République, une quarantaine de familles résidant à Mohammadia reviennent à la charge en évoquant le problème des expropriations dont elles sont victimes dans le cadre de la construction de la Grande-Mosquée d'Alger. “Nous habitants de la commune de Mohammadia, soit une quarantaine de familles ayant toutes des parents aujourd'hui très âgés qui ont travaillé à l'école des Pères Blancs, devenue depuis l'école des sourds-muets, et c'est en cette qualité qu'ils occupent leurs domiciles”, lit-on dans la lettre ouverte qui ajoute : “Nos enfants sont scolarisés à Mohammadia, certains vont passer le bac.” Pour les résidents qui n'affichent aucune opposition au projet de la Grande-Mosquée d'Alger, il s'agit d'être juste. “Un tel projet glorieux ne peut s'élever sur une expropriation bâclée et des gens maltraités. Ni Dieu ni le Prophète n'approuveront une telle action. Un lieu sacré dans lequel des milliers de gens vont se recueillir pour prier Dieu ne peut être bâti sur une injustice sociale.” “Pour cela, nous aimerions que nos enfants continuent leur année scolaire sans être perturbés par une expropriation d'autant plus que nous ne sommes pas concernés par le projet de la Grande-Mosquée puisque nos maisons sont accolées à l'école des sourds-muets qui est épargnée”, soulignent-ils avant de préciser : “Nos habitations ne sont pas précaires. Nous occupons ces lieux en tant qu'employés pour les uns et retraités pour les autres de l'école des sourds-muets”. Les résidents affirment que pour toutes ces raisons, ils souhaiteraient connaître la “date à laquelle ils seront expropriés et où seront-ils relogés”. Ils demandent par ailleurs un délai jusqu'à la fin de l'année scolaire afin que leurs enfants finissent leur scolarité et qu'ils puissent terminer le déménagement. “Il ne s'agit là que de demandes légitimes prévues par les dispositions de la loi”, disent-ils en interpellant le premier magistrat du pays après que les autorités locales leur ont fermé toutes les portes. “Ni les services de la mairie, ni ceux de la daïra n'ont été capables de nous donner des informations claires concernant l'expropriation”, ont-ils tenu à dénoncer. Synthèse A. A.