Les actions menées en justice à l'encontre de faux attributaires ont permis de récupérer quelque 480 hectares. Le relief semi-rural des campagnes de la wilaya d'Oran ajouté à une pluviométrie irrégulière et capricieuse détourne les jeunes de ce secteur pourtant appelé à se promouvoir. L'injection de milliards de dinars, l'élaboration de plans de concessions du foncier agricole ainsi que la multiplication des actions de stimulation aux potentiels investisseurs rétrécissent comme une peau de chagrin. Les raisons de cette situation évoquées récemment par le directeur des services agricoles de la wilaya d'Oran renseignent sur l'étendue du marasme. “Les jeunes ne veulent plus se tourner vers les métiers de la terre. Encore moins s'impliquer dans le secteur de l'agriculture prometteur”, a indiqué, récemment M. Midoun Mohamed. Pour booster un secteur moribond, le Fonds national de développement rural et agricole (FNDRA), doté d'une enveloppe financière de 400 milliards de centimes, n'a pas connu un l'essor qualitatif et quantitatif escompté. Dans cet ordre d'idées, la FNDRA a réceptionné 5 712 dossiers d'attribution de concessions agricoles, dont 834 ont fait l'objet de rejet pour différents vices de forme. Il s'agit de changement d'activité comme la parcellisation des concessions agricoles, de leur location interdite et de leur déviation de leur activité initiale, à savoir le développement et l'amélioration de l'agriculture. C'est sur la base de ces données que la direction des services agricoles poursuit en justice 120 bénéficiaires. Ainsi 480 ha ont été récupérés dans le cadre des actions menées en justice à l'encontre des faux attributaires. À cela vient se greffer le lancinant problème du grignotage sur les terres arables. Une quantité importante de terres cultivables disparaît à vue d'œil dans l'indifférence quasi générale. “L'extension vers l'est de la wilaya a engendré de grosses pertes à l'agriculture et à la production du cheptel”, fera remarquer M. Midoun. Mais comme chacun semble se complaire dans l'attentisme, c'est tout naturellement vers les semences que les gros spéculateurs trouvent leur compte. Le plus souvent, les semences de la pomme de terre sont revendues par les agriculteurs car ça rapporte gros. Les plus indulgents parmi les responsables effacent d'une main les assertions des mauvaises langues. On préfère plutôt parler d'absence de justificatifs, prétexte qui pousserait les agriculteurs à se démarquer de leur mission. “Nous sommes isolés des universités et des chercheurs, tandis que les fellahs et les techniciens se débattent chacun de son côté”, observe M. Midoun. Le responsable du secteur lance un appel aux professionnels afin de remettre sur la bonne voie le secteur de l'agriculture. “Nous sommes unes unité de production, c'est aux services de contrôle de faire leur travail”, laisse tomber le directeur de la DSA. En 2007, la production agricole a tout de même permis d'engranger 2,8 millions de DA, malgré la faiblesse pluviométrique (319 mm en 2007). C'est là un sursaut qui devrait inciter les professionnels du secteur à prévoir une politique d'autosuffisance, ne serait-ce que dans la production de la pomme de terre et du lait. Sur ce point précis, M. Midoun a indiqué que le production laitière a enregistré un progrès sensible, passant de 4 millions de litres en 2006 à 6,2 millions en 2007. Concernant le matériel agricole, le responsable de la DSA a déploré le nombre des moissonneuses-batteuses (50), alors que la wilaya d'Oran a un besoin pressant exprimé à 150. Pour M. Midoun, comme pour l'ensemble des auteurs, l'objectif étant d'atteindre l'autosuffisance céréalière, laitière et de production des viandes rouges et blanches, “mettre la main à la terre” est le meilleur moyen d'y parvenir. K. REGUIEG-YSSAAD