Ce n'est pas la chute abyssale mais l'inquiétude a gagné ses proches : Sarkozy n'arrête pas de descendre dans les sondages. Par rapport au mois de janvier, sa cote a encore perdu 13 points, avec 41% d'opinions positives, selon le baromètre LH2 pour le quotidien parisien Libération. Il aura reculé de 20 points en trois mois et de 26 points depuis juillet et, plus inquiétant pour lui, ce désamour embrasse toutes les catégories sociales françaises. Il existe peu d'exemples de défections aussi massives, a relevé LH2 dans son commentaire. Et pour ne pas arranger les choses, dans le même temps, le Premier ministre de Sarkozy, François Fillon remonte dans les sondages. Les raisons de la défiance que les sondés expriment envers le locataire de l'Elysée touchent d'abord au pouvoir d'achat, avec 84% des personnes interrogées qui se disent “pas satisfaites”, et 75% qui expriment la même opinion à propos de “la situation économique” en général. En tout, ils sont 68% à ne pas faire confiance à Sarkozy pour améliorer la situation concernant le pouvoir d'achat. Pourtant, avec du recul, il s'est révélé que son élection haut la main, il l'a doit essentiellement à ses promesses de redonner aux Français plus de pouvoir d'achat. Ses autres chantiers viennent en second et même dans ces domaines, il n'aura pas satisfait pleinement. Sa politique étrangère, par exemple, n'a pas suscité d'engouement. Au contraire, des voix se sont élevées pour dénoncer son inclinaison atlantiste et son insertion dans le jeu de Washington. Même la “peopolisation” de la fonction de président de la République semble s'être retournée contre lui qui pensait en faire l'exemple même d'un chef d'Etat moderne au diapason de sa société. L'annonce de son mariage avec Carla Bruni n'a pas calmé la polémique sur la surexposition de sa vie privée. Sortant de la réserve imposée au président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré a sonné la charge. Tout en se défendant de porter un jugement, le dernier fidèle de Jacques Chirac a fait remarquer que tous les prédécesseurs de Sarkozy avaient eu une certaine conception de leur rôle de président de la République faite d'une certaine retenue sur la vie privée. “À partir du moment où vous avez reçu une mission du peuple, quelle que soit cette mission, il y a une certaine tenue à avoir”, a grincé le président du Conseil constitutionnel. Il n'avait pas à dire ce qu'il a dit, a répliqué le bras droit de Nicolas Sarkozy, son directeur de cabinet, qui a qualifié le mariage de Nicolas Sarkozy et Carla Bruni, célébré samedi matin à l'Elysée, de décision personnelle entre deux personnes qui s'aiment et ont envie de poursuivre leur vie ensemble, espérant que Les Français auront à l'égard du couple présidentiel une position différente de celle qu'ils pouvaient avoir ces dernières semaines. La presse qui n'aura plus à guetter sa vie privée va enfin s'occuper de l'action de Sarkozy. L'état de grâce est pour lui clôt, promettent les journaux revenus des potins sur la vie privée du président français. D. Bouatta