Coup sur coup, deux enquêtes d'opinion en France font apparaître une baisse de la confiance envers le chef de l'Etat français. Sarkozy est loin de sa popularité post électorale, sa cote est en baisse. Un premier sondage de l'institut CSA, pour deux médias sarkozystes, la chaîne d'information continue iTélé et le Parisien/Aujourd'hui en France, indiquait hier que désormais seulement 48% des Français lui font confiance : soit un recul de 7 points sur un mois. 45%, 38% le mois dernier, ne lui font pas confiance et seulement 7% ne se prononcent pas. Dans une autre enquête réalisée par LH2 pour Libération, plutôt critique à l'égard de Sarkozy qu'il accuse de n'être l'ami que des puissants, le président français perd deux points par rapport au début du mois de décembre. Par contre, les sondés de LH2 jugent à 63% qu'il affiche trop sa vie privée. Ce ressentiment est, et c'est le bon point pour le locataire de l'Elysée, 72% des sondés pour le compte de ce quotidien de gauche estiment qu'il a raison de poursuivre son ouverture à des personnalités de gauche. Après huit mois à la présidence, Nicolas Sarkozy doit donner aujourd'hui une grande conférence de presse, pour évoquer les sujets qui auront été à l'origine de la chute de sa popularité. Selon des sources concordantes, le président français abordera le sujet qui l'indispose, le pouvoir d'achat des Français dont il avait promis la remontée. Probablement, un éventuel remaniement ministériel, pour faire plaisir à son parti l'UMP, qui rue dans les brancards estimant que l'ouverture à gauche, ce sont autant de postes qui lui passent sous le nez. Le froid diplomatique entre la France et la Syrie sur la question du Liban, une posture que les gaullistes, encore assez présents sur la scène française, lui reprochent et qui à leurs yeux constitue manifestement la preuve d'un alignement de Sarkozy sur les Etats-Unis au détriment d'une politique arabe auparavant plus équilibrée. Enfin, Sarkozy devrait surtout aborder des questions relatives à sa vie privée. Selon le Journal du Dimanche (JDD), son recul est général et touche presque toutes les couches, mais est particulièrement accentué chez les professions libérales et cadres supérieurs, les commerçant et artisans, les sympathisants du MoDem (centre), du Front national (extrême droite), du Parti socialiste et du Parti communiste. Les raisons de ce désamour sont sans ambiguïté, ajoute l'hebdomadaire, et s'organisent autour de l'écart entre le président people qui expose et archi-expose sa vie privée et le luxe de ses vacances. Alors que les Français eux-mêmes n'ont rien vu venir de ce pouvoir d'achat amélioré que Sarkozy leur a promis. En réalité, les Français, hormis les branchés et les B. c. b. g., ressentent les innovations de leur jeune président comme une “déprésidentialisation” de la fonction de président. Ils découvrent après coup que le locataire est une sorte de “showman” et l'accusent même de prendre trop à la légère son statut de président ! Ces derniers temps, des députés de droite avaient exprimé leurs craintes, sous couvert de l'anonymat, que l'affichage de la liaison de Nicolas Sarkozy avec l'ex-mannequin Carla Bruni n'ait une répercussion négative dans l'opinion. D'ailleurs, la remontée dans les mêmes sondages de son Premier ministre, François Fillon, 50% d'opinions positives, soit une hausse de quatre points en un mois, est comme une pique à Sarkozy. Fillon est son contraire, il travaille dans l'ombre sans cocorico mais surtout il ne fait pas étalage de sa vie privée. D. Bouatta