Adopté hier en Conseil de gouvernement, le Schéma national de l'aménagement touristique (Snat) devra donner une nouvelle impulsion à un secteur qui peine à trouver sa vitesse de croisière. Parler du tourisme et de son essor en Algérie relèverait de l'absurde du point de vue de certains observateurs avertis dans un contexte où la menace terroriste est omniprésente. La capitale n'y échappe pas, mais surtout et aussi le sud de l'Algérie avoisinant les pays du Sahel. Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, semble d'un tout autre avis qu'il a soumis hier aux nombreux journalistes venus écouter son compte rendu au sortir d'un Conseil de gouvernement qui a adopté hier le Snat. “La menace terroriste ne freinera en aucun cas le développement du tourisme en Algérie. Les autorités compétentes sont bien conscientes de cela et ne restent pas les bras croisés. Je peux vous assurer que les touristes ne craignent rien, et la menace terroriste tout comme la menace sanitaire ou écologique sont intégrées dans les préoccupations”, a déclaré Rahmani en donnant l'exemple de l'Afrique du Sud et bien d'autres pays pour lesquels ce type de perturbations n'ont pas eu d'effets négatifs qui se sont répercutés sur le flux des touristes toujours de plus en plus nombreux. L'autre interrogation également abordée par les journalistes a concerné l'investissement étranger, notamment arabe et pour laquelle le ministre a préféré réserver sa réponse le jour des assises sur le tourisme qui auront lieu la semaine prochaine. Il s'étalera, par contre, sur la pertinence du Schéma national de l'aménagement touristique (Snat), qui devra inéluctablement booster le secteur et de passer ainsi d'une étape de discours et de propositions à la réalisation. Autrement dit, passer désormais à l'action à commencer par l'instauration d'un plan de qualité touristique qui s'est traduit récemment par la signature de conventions avec l'hôtel Safir-Mazafran de Zéralda, Sheraton et Hilton. Une opération d'instauration de label qui vient s'ajouter à l'opération de classification menée déjà par Noureddine Moussa, prédécesseur de Chérif Rahmani. Ce dernier parlera, par ailleurs, de la nécessité de s'investir dans la promotion de la destination Algérie qui devrait commencer par nos consulats, se poursuivre à nos aéroports et s'étendre à nos cafés. Une manière de plaider pour l'intersectorialité. Mais cela n'est guère possible sans l'implication directe du citoyen, d'où l'idée de promouvoir plusieurs lieux du pays et d'œuvrer pour l'égalité des chances et l'équilibre entre les régions. Le ministre reconnaîtra la difficulté de vouloir faire de chaque recoin de l'Algérie un endroit touristique et parlera de la promotion de certaines régions en priorité par rapport à d'autres pour arriver à aborder dans les prochains mois la constitution de villages touristiques. Pour ce qui est de la vente des hôtels, notamment El-Djazaïr, Chérif Rahmani dissipera l'amalgame souvent établi, qui concerne les prérogatives de chaque département, et expliquera encore une fois que le ministère du Tourisme n'est pas concerné directement ni par la gestion des hôtels ni par leur vente. Tâche qui incombe d'ailleurs Gest-Tour, mais il siège dans la commission qui s'occupe de la vente des hôtels et leur privatisation. L'autre chapitre, objet de préoccupation, concerne la baie d'Alger. À ce propos, Chérif Rahmani, qui connaît bien la question pour avoir été auparavant ministre-gouverneur d'Alger et initiateur d'un projet pour le site, a loué la beauté et l'importance de cette magnifique baie qui mérite, selon lui, la plus sérieuse des réflexions. C'est en cours… Nabila SaIdoun