La nouvelle stratégie adoptée par le gouvernement en matière de développement du tourisme s'étale jusqu'à l'horizon 2025. Elle vise à rattraper l'immense retard accumulé depuis 30 ans. Cette nouvelle stratégie sera soumise aux assises prévues au mois de décembre prochain. La rencontre s'adresse à tous les opérateurs publics et privés du secteur du tourisme et à toutes les compétences nationales pour débattre de cette stratégie et proposer des solutions pour faire sortir le secteur, de sa torpeur. Les assises préparatoires sont prévues entre les mois de septembre et novembre. Dans cette perspective, M. Chérif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme procèdera, aujourd'hui, à l'installation officielle du comité de préparation de ces assises nationales. La greffe du secteur du tourisme au ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, opérée, au mois de juin dernier à la faveur du remaniement ministériel, montre l'importance que constitue désormais le secteur du tourisme et sa priorité économique en tant qu'élément de développement durable et de création de richesses, et en tant que facteur d'aménagement du territoire, de développement local et d'enrichissement humain. Cette perspective à l'horizon 2025 se propose d'asseoir une politique d'Etat basée sur l'adhésion totale de l'ensemble des institutions directement ou indirectement impliquées dans la conception, le développement et la promotion des activités touristiques pour l'émergence d'une véritable industrie de tourisme. En outre, il s'agit pour le ministère de tutelle de mettre en place un cadre de référence pérenne pour orienter et coordonner les programmes de développement du tourisme au cours des prochaines années pour une prise en charge concentrée de l'intersectorialité des activités touristiques. Il est reconnu en Algérie, et contrairement aux autres secteurs économiques que le tourisme demeure structurellement un secteur horizontal dont le développement est fortement lié à l'environnement général (transport, culture, artisanat, agriculture, moyens de communication, hygiène, environnement etc.). Ce secteur s'est aussi caractérisé par une dichotomie entre les deux secteurs privé et public. Un antagonisme en voie de disparition, explique M. Saïd Boukhelifa, conseiller au ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme. " Le tourisme a réussi en faisant appel à toutes les bonnes volontés quelles soient publiques ou privées. Il s'agit d'inciter le privé à prendre la relève de l'Etat, parce que c'est l'Etat dans les années 70, qui avait construit d'immenses complexes touristiques, des hôtels, des terrains de campings, aujourd'hui ce n'est plus le rôle de l'Etat. Il doit céder sa place au privé, mais un privé potentiel, qui vient apporter quelque chose de qualité, pas un privé parasitaire qui construit n'importe quoi, n'importe où et n'importe comment ". En effet, le secteur touristique fait partie des secteurs des services, car l'Etat à d'autres priorités. " Nous allons rectifier le tir pour inciter l'investissement privé, l'encourager, le suivre mais le contrôler également. Un contrôle souple ", lance-t-il. Evoquant le partenariat sous toutes ses formes, M. Boukhelifa dit " c'est un peu frileux comme réaction de la part des investisseurs. Il nous appartient à nous, au niveau du ministère et à tous les acteurs concernés publics ou privés de faire des efforts, de dégager cette fameuse stratégie qui a été déjà arrêtée mais qui sera améliorée lors des assises de décembre afin de susciter cette demande de la clientèle internationale et l'amener à visiter notre pays en grand nombre. Et c'est à partir de là que les investisseurs viendront investir tout simplement " Dans ce cadre là, le conseiller du ministre souligne que l'un des points importants de cette stratégie à l'horizon 2025, " c'est l'édification et l'émergence de 18 pôles de développement touristique qui ont été ciblés au niveau du balnéaire, du tourisme saharien, du tourisme culturel, du tourisme thermal et du tourisme d'affaires ". Il note que c'est à travers ces pôles de développement touristique qu'il y aura des zones d'extension touristique qui seront dégagées, et mises à la disposition des potentiels investisseurs. Relevant l'aspect environnemental en tant que moteur primordial dans le développement du tourisme, M Boukhelifa explique que dans le cadre de ces pôles de développement, l'environnement aura sa " part belle ". " On veillera à ce que l'environnement ne sera pas détérioré, à préserver les écosystèmes fragiles du Sahara, à la protection du littoral ". Pour ce faire, il annonce l'entrée en vigueur de mesures, et de lois qui seront mises en place pour veiller à cela. Il fera remarquer que ce ne sera pas facile parce que " il faudrait inculquer en parallèle toute une culture touristique et une culture de l'hygiène ". Il reconnaît dans ce sens qu'il y a une absence d'hygiène générale sur tout le littoral et même à l'intérieur du pays. Cette stratégie en gestation se veut une démarche, qui doit être impérativement soutenue par les institutions et parties concernées, trouve ses fondements dans l'axe propriétaire du gouvernement consacrée au développement du tourisme en Algérie pour favoriser davantage la destination Algérie et qui se fixe également comme objectif l'émergence d'une véritable industrie touristique sur la valorisation des potentialités naturelles, culturelles et civilisationnelles du pays. Cette démarche s'articule également autour d'objectifs réalistes quantifiables et dispos des instruments institutionnels, organisationnels et de financement appropriés, de sources diverses. Le rôle de l'Etat dans la mise en œuvre de cette nouvelle politique se définit à la promotion de l'image touristique de l'Algérie à l'extérieur, à l'attraction de l'investissement et du partenariat auprès des détenteurs de capitaux, de savoir-faire, et de marchés, et à l'intégration du produit touristique national dans les circuits commerciaux. Cette stratégie, qui s'inscrit dans la durabilité, s'ouvre sur les facteurs suivants : un cadre politique global visant le développement durable du tourisme, un plan directeur délimitant les zones à mettre en valeur en priorité, déterminant les types de produits adoptés à chaque zone, une réglementation claire et rationnelle relative à l'aménagement du territoire appliquée rigoureusement, une politique de valorisation des ressources humaines en vue d'une planification et d'une gestion satisfaisante des infrastructures et des activités touristiques, des normes et une réglementation propres au secteur afin de maintenir les niveaux voulus de qualité de l'environnement et de qualité en général, la large association de la population à tous les stades de la planification, de la mise en œuvre et de la gestion des services touristiques. A l'horizon 2025, ces objectifs visent l'augmentation des capacités d'hébergement touristique, la réhabilitation et la mise à niveau du parc hôtelier existant, la diversification de l'offre touristique, l'amélioration de l'image touristique de l'Algérie, l'insertion de la destination Algérie dans les circuits commerciaux touristiques internationaux, l'augmentation des flux touristiques vers l'Algérie et la diversification des recettes en devises, la création et l'augmentation de l'emploi. Cette stratégie absolue et impérative pour l'émergence de la destination Algérie et d'une industrie touristique s'impose par les enjeux socioéconomiques du tourisme et ses inputs, tel qu'il est prouvé ailleurs, l'état des lieux du secteur touristique en Algérie, que ses atouts appellent à la levée de toutes les contraintes et qui plaident plus sa réussite, notamment au regard des défis qui sont imposés au pays dans les horizons des décennies futures. C'est la globalisation qui impose ses défis les plus importants et que devra suivre l'Algérie.