Nourredine Moussa, ministre du Tourisme, a annoncé hier la fin de délai de grâce fixé pour la fin novembre en direction des hôteliers pour se conformer à la réglementation en vigueur. Passée cette date-butoir, l'opération de classement et de reclassement commencera alors avec niveau de tolérance “zéro” pour les hôteliers récalcitrants, et ce, malgré l'aide nécessaire consacrée à cet effet (CPA-Fgar) afin de se hisser aux normes exigées en matière d'accueil et d'autres prestations de services. “L'hôtelier doit considérer le touriste comme un invité qui a droit à tous les égards”, martèlera le ministre à l'intention des directeurs et inspecteurs de wilaya du tourisme, réunis hier à l'hôtel Ryadh de Sidi-Fredj. L'occasion pour le ministre de se prononcer sur des aspects décisifs pour son secteur en proie encore et toujours à l'épineux problème du foncier et autres lourdeurs administratives à même de constituer un décalage entre le discours encourageant des pouvoirs publics et la réalité du terrain. “Le développement du secteur et notamment en matière d'investissement reste un long processus dont il faudra assurer les soubassements”, a soutenu Nourredine Moussa, en mettant en exergue les efforts non négligeables fournis en ce sens avec pour appui fondamental un schéma directeur pour l'aménagement touristique, sur le point d'être achevé, et qui entre dans le cadre du Schéma national de l'aménagement du territoire (Snat). Sur le plan législatif, l'on relèvera deux chantiers relatifs, pour le premier, à la loi 99-01 (activité hôtelière) et le second à la loi 99-06 (tourisme et voyages). L'autre chapitre déterminant pour le secteur concerne les agences de tourisme et voyages pour lesquelles le ministre a annoncé une mesure palliative, en attendant une véritable organisation. Il sera question de revoir à la hausse la caution, actuellement de l'ordre de 130 000 DA, pour assurer la professionnalisation de l'activité. Le tourisme saharien n'a pas été en reste des préoccupations du ministre qui a parlé de la constitution de cinq pôles touristiques, à savoir Tamanrasset, Djanet, Biskra, Ghardaïa et Gourara (Timmimoun). À ce propos, un rendez-vous est déjà pris pour le 6 novembre prochain à Ghardaïa où se tiendra un séminaire sur le tourisme saharien et ce, en collaboration avec la Ligue arabe. “Le tourisme saharien constitue la force de frappe du secteur”, a reconnu le ministre en attestant que pour 2005-2006, pas moins de 8 840 touristes étrangers se sont rendus à Tamanrasset et 3 217 à Illizi (Djanet), et que déjà deux charters se sont succédé sur Tamanrasset rien pour le mois d'octobre. L'année 2005-2006 a connu également une affluence importante pour la saison estivale avec une évolution de 20% au total et 10% pour ce qui est des étrangers. Ces statistiques se révèlent être très encourageantes à plus forte raison lorsqu'on apprend que 2004 a été aussi un bon cru avec 1,1 million de touristes algériens résidant à l'étranger et 442 000 étrangers. “Cette rencontre est une opportunité aussi pour donner aux participants les nouvelles orientations relatives à la mise en œuvre du programme du développement du tourisme en Algérie”, dira le ministre qui saisira l'occasion pour annoncer une série de rencontres importantes avec la date phare du 20 novembre pour la tenue du conseil exécutif de l'Organisation mondiale du tourisme (ONT) dans sa 79e session qui se tiendra à Alger. Nabila SaIdoun