RESUME : Après son déjeuner avec Kamel, Hadjer est déprimée. Elle reprend son travail le cœur serré, et même Fella n'arrive pas à la dérider. Une fois la journée terminée, cette dernière rentre chez elle l'esprit très préoccupé. Fella ne revoit pas son frère dans la soirée, sa mère, par contre, lui apprend qu'un rendez-vous a été pris avec les parents de la fille pour le week-end suivant, et qu'elles devraient aller voir ensemble la future mariée. - Ta tante s'est chargée de prendre contact avec la famille, et c'est une bonne chose. - Déjà ! s'écrie Fella, tu la considère comme sa future femme ? - Eh bien, pourquoi pas ? Selon ta tante, on ne pourra pas trouver mieux. - Selon ma tante… ! Tu oublies que c'est Kamel qui se marie, et il n'est même pas encore au courant ? - Pourquoi veux-tu qu'il le soit ? Tu connais bien ton frère ! Il refusera catégoriquement de se marier avec une fille de notre choix. - C'est son droit le plus absolu, mère ! C'est lui qui doit faire son choix. - Tu crois ? - Je ne le crois pas, je le pense sérieusement. - Au rythme qu'il mène, il attendra encore longtemps avant de se décider… Peut-être que ce jour-là, je ne serais même plus de ce monde. - Et si jamais Kamel a déjà des vues sur une autre fille ? - Ah... ah... ah… laisse-moi donc rire… Kamel a toujours des vues, pas avec une seule fille, mais avec des dizaines de filles. - Non ! ce n'est pas ce que je veux dire… Je suis sûre qu'il doit avoir déniché lui-même une fille pour une relation durable et sérieuse, mais qu'il attend peut-être le moment propice pour nous en parler. - Kamel, un petit voyou comme lui ne connaît pas le sérieux, Fella. Elle s'approche de sa fille et la regarde dans les yeux, toi ? - Non… que veux-tu que je cache ? - Que Kamel a connu une fille et qu'il veut se marier, par exemple. - Non… il… il se pourrait que c'est le cas aussi. Mais, pour le moment, il ne m'a rien dit. - De quoi parliez-vous alors hier ? Vous étiez en train de vous chuchoter des choses dans la cuisine. - Heu… non… On ne se chuchotait pas, on discutait le plus normalement du monde. - De quoi ? - De tout et de rien… Kamel est venu me récupérer au bureau parce qu'il pleuvait et nous avons pris le café ensemble en discutant de choses et d'autres. - De femmes aussi, sûrement. Fella sourit. - Tu as une piètre opinion de ton fils, mère. Tu oublies que c'est un homme et il est libre de son comportement. - Pas quand cela touche à notre réputation. - Oh ! arrête mère… Tu dramatises les choses… Kamel aime s'amuser et tant pis pour celles qui tombent dans ses pièges. Elles n'avaient pas à le suivre aussi facilement. - Parce qu'il est beau, mon Kamel, dit sa mère fièrement… Tu as un très beau frère, Fella. - Oui, je sais…. mais, s'il te plaît maman, ne précipite pas les choses ! Allons voir cette fille si tu veux, mais avant de t'engager en quoi que ce soit, parles-en d'abord à Kamel. - Hum… je crois que tu as raison… Mais il va falloir qu'on voit d'abord cette jeune fille… Après cela, je te promets de le mettre au courant. Y. H. (À suivre)