Les marques de satisfaction se lisaient sur son visage à sa sortie des vestiaires. Et pour cause, Si Tahar Cherif El Ouazzani venait de réussir sa difficile mais si importante première sur le banc de son club de toujours. Elevé au rang de héros par le public de Bouakeul, le jeune entraîneur du MCO revient dans cet entretien sur les circonstances du succès mouloudéen. Liberté : Première sortie officielle, première victoire. On imagine que vous êtes un entraîneur heureux ? Si Tahar Cherif El Ouazzani : Et comment ! Le match était difficile dans la mesure où, étant menacés par la relégation, mes joueurs ont évolué sous pression, qui plus est face à un adversaire coriace et qui restait regroupé derrière en misant beaucoup sur les contres. L'inexpérience de mes joueurs a fait en sorte que nous avons encaissé très tôt un but par manque de concentration. En seconde mi-temps, mon équipe a été plus volontaire et mes joueurs se sont battus comme des guerriers. Nous avons construit pas mal d'actions et raté quelques buts. L'essentiel était surtout la victoire. Pour le moment, on ne cherche pas la manière, on veut seulement des points afin de sauver le club de la relégation. Et si nous parvenons à faire des matches à l'image de notre seconde mi-temps, nous atteindrons incha'Allah notre objectif qui reste le maintien. N'avez-vous pas douté après le but du CABBA qui vous a mis dans une situation peu enviable ? Je vous mentirai si je vous affirmais le contraire. J'ai certes un peu douté car la situation était difficile en première période, mais avec notre prestation du second half, le MCO a montré ensuite son vrai visage. Ce que je sais du MCO depuis que j'étais joueur, c'est que ce club renferme des guerriers. Notre situation qui n'est pas reluisante fait en sorte que nous ne soyons pas très tranquilles sur le terrain, mais avec cet esprit et le travail que nous sommes en train d'effectuer, je suis certain que nous redresserons la situation. Pour l'instant, nous nous contenterons de gérer match par match. Premier objectif : enchaîner avec une autre victoire, si possible à l'extérieur, afin de faire le plein de points et de confiance. Quelles seraient les raisons qui expliqueraient les deux visages différents de l'équipe en première et en seconde périodes ? Vous n'êtes pas sans savoir que mes joueurs n'étaient pas très bien moralement. De plus, avant la rencontre, nous étions avant-derniers. C'est normal d'entrer sur le terrain avec une si grande pression sur les épaules, laquelle ne nous permet pas d'évoluer de la même manière que lorsqu'on est sûr de soi. L'adversaire ne nous a également pas rendu la tâche facile en fermant tous les accès. Il ne faut pas oublier non plus que nous avons une équipe jeune, donc inexpérimentée, qui a besoin de gagner encore des matches pour acquérir un peu de maturité. Je ne suis qu'à ma première semaine de travail et, avec le temps, je pense que l'équipe s'améliorera et parviendra à atteindre son objectif qui reste le maintien. En scandant en chœur votre nom tout au long de la rencontre, le public a encore une fois prouvé qu'il aimait beaucoup Cherif El Ouazzani… Mais moi aussi j'aime beaucoup ce public ! N'étaient son soutien et ses encouragements, Cherif El Ouazzani ne serait jamais arrivé là où il est actuellement. C'est aussi grâce au Mouloudia d'Oran que je suis là aujourd'hui. Le MCO, c'est quelque chose d'immense. C'est d'ailleurs par amour à mon club que je suis revenu. C'est vrai que le club vit des moments difficiles mais avec le soutien de tous, nous le sauverons de la relégation. Pour votre premier match sur le banc, vous avez sûrement appris encore davantage sur vos éléments… Que je vous dise cela maintenant, non, désolé ! (rires)… Laissez-moi tout d'abord savourer cette victoire et samedi, inch'Allah, on en reparlera plus longuement… Entretien réalisé par A. KARIM