Alors que beaucoup d'indices laissaient croire qu'il allait être fêté comme il se doit, le succès du MCO acquis aux dépens de l'USMAn a finalement donné lieu à une inattendue bagarre dans le vestiaire entre deux jeunes joueurs, Abdennour Cherif El-Ouazzani et Feham Bouazza, liés pourtant par une solide amitié. Tout a commencé lorsque, non content de la petitesse de la victoire et, surtout, du nombre d'occasions ratées, l'entraîneur Si Tahar Cherif El-Ouazzani et son adjoint et collaborateur Fayçal Meguenni, lessiveront les joueurs, dès la fin du match, leur reprochant notamment d'avoir joué avec le feu. Répliquant à son entraîneur, le meneur de jeu Feham Bouazza dira alors aux deux membres du staff technique : “Mais l'essentiel était de gagner et on l'a fait !” Cette réplique, ajoutée à une phrase jugée indécente par ses coéquipiers, surtout qu'elle aurait été lancée en présence de l'entraîneur des gardiens de but, Sbaâ Bachir, a alors valu à Feham Bouazza une réprimande de son coéquipier et ami, le milieu de terrain Abdennour Cherif El-Ouazzani. La colère et la fatigue faisant leurs effets, le ton est ensuite vite monté entre les deux joueurs, au point de les voir en arriver pratiquement aux mains, n'était l'intervention de leurs coéquipiers et entraîneurs. Si Tahar Cherif El-Ouazzani ordonna d'ailleurs à son frère cadet de quitter le vestiaire pour un autre mitoyen, chose que ce dernier exécutera sur-le-champ, avant de fondre en larmes. Le président Youssef Djebbari ayant entre-temps été appelé au secours par son secrétaire général afin de calmer un tant soit peu les esprits, l'entraîneur en chef Si Tahar Cherif El-Ouazzani prit alors les choses en main en exhortant ses éléments à retourner sur la pelouse afin d'effectuer, illico presto, le traditionnel décrassage, question d'apaiser cette tension palpable. L'occasion aussi de les “lessiver doublement”, en raison, d'une part, de leur production en demi-teinte et d'autre part, à cause de cette soudaine désunion du vestiaire. Et même si Abdennour Cherif El-Ouazzani et Feham Bouazza, tous deux en pleurs, ont fini par se réconcilier rapidement, avant même la fin du décrassage, l'entraîneur jugera utile de réunir tout le groupe au niveau du banc de touche pour leur tenir un discours franc, cru et direct. Un rappel à l'ordre qui est, d'après l'orateur, tombé au bon moment. “Cette pression trop grande a fait que lorsque nous avons dressé une petite autocritique, il y avait des joueurs qui ne l'ont pas supportée, chose qui a provoqué un petit incident sans grande gravité dans le vestiaire. Cela a surtout permis aux joueurs de sortir ce qu'ils avaient dans le ventre et de se défouler, ce qui n'est guère une mauvaise chose avant le très important match de lundi, dans la mesure où tout est finalement rentré dans l'ordre. Le groupe est désormais serein et concentré sur son derby”, commentera ainsi l'ex-capitaine et international du club d'El-Hamri. A. Karim