Le groupe parlementaire des indépendants, soutenu par les élus locaux indépendants, a invité jeudi le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, à réviser la Constitution et à postuler pour un troisième mandat. L'annonce a été faite au cours d'une conférence nationale organisée à l'hôtel El-Riadh, à Sidi Fredj, qui a rassemblé, outre le groupe des indépendants, des membres du gouvernement, des formations politiques, notamment le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND), et des responsables de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) ainsi que des représentants de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM), de l'Organisation nationale des enfants de moudjahidine (Onem) et des participants venus de différentes régions du pays, en particulier des femmes et des jeunes. Le groupe parlementaire a inscrit sa caution à l'actuel président de la République, dans le cadre de la “valorisation” de la démocratie, mais aussi comme une réponse à “l'appel du peuple dans toutes ses composantes”, pour “poursuivre le redressement national, atteindre les objectifs nobles de la réconciliation et hisser le développement national au niveau des aspirations du peuple”. Dans son intervention, Djemaï Mohamed, membre du groupe des indépendants et vice-président de l'Assemblée populaire nationale (APN), a clairement laissé entendre qu'il n'y a pas de place aux “idéologies et surenchères politiciennes, quand il s'agit de l'avenir de la nation et des intérêts communs du peuple”. Selon lui, Bouteflika a toujours répondu à l'appel de la patrie et aux attentes des citoyens. Pour preuve, a-t-il assuré, son arrivée à la présidence algérienne a mis fin à “la fitna” et permis au pays de renouer avec “la stabilité” et “aujourd'hui (avec) l'économie”. Djemaï s'est également félicité du “déroulement normal” des élections législatives et locales, ainsi que des réalisations touchant divers secteurs. Il a ensuite lu la déclaration finale des indépendants. Dans ledit communiqué, il est précisé que la décision a été prise après l'examen par les représentants indépendants et élus locaux “des questions nationales et internationales”, qu'elle a également été “dictée par la conviction de l'opinion publique, de la société civile et des organisations professionnelles et sociales ainsi que des positions des différentes formations politiques du pays”. Une importance a été accordée à “la stabilité et à la poursuite du projet de société contenu dans le programme du président de la République”. “Nous informons l'opinion publique de notre appel au président de la République pour l'amendement de la Constitution et pour briguer un troisième mandat”, a déclaré Djemaï Mohamed, sous les applaudissements et les youyous. Ce dernier a souligné que les indépendants ont décidé de “se mettre aux côtés de l'Etat algérien et de soutenir sa politique extérieure, régionale et internationale, qui est conduite par le président de la République”. L'autre intervention remarquée a été celle du secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui d'emblée a exprimé sa satisfaction de cette initiative. Belkhadem s'est aussi félicité de l'inexistence d'“écoles idéologiques”, mettant en avant “la vision politique commune”. D'après lui, “chacun est libre d'exercer l'action politique, mais il ne s'agit pas là de liberté absolue (...) On ne peut pas se libérer d'une tendance politique à laquelle nous adhérons tous.” De son côté, le porte-parole du RND, Miloud Chorfi, a applaudi à l'initiative “généreuse” du groupe parlementaire qui viserait la création d'un “espace de concertation et de coordination avec les élus indépendants au niveau des assemblées locales”. “C'est une initiative qui est à même de contribuer à la relance et à l'ancrage de la démocratie”, a-t-il indiqué, en rappelant que son parti soutiendra “toutes les initiatives prises dans l'intérêt du pays”. En marge de la rencontre d'El-Riadh, Mohamed Djemaï a révélé à Liberté que “le groupe des indépendants est la troisième force au niveau de l'APN, avant le MSP”, faisant allusion aux 33 parlementaires siégeant à l'APN. Il n'a cependant pas omis de citer les 600 élus indépendants, présents dans les communes et les wilayas. H. Ameyar