Plus de 350 travailleurs exerçant au sein de l‘Office national de recherche géologique et minière ORGM (ex-Sonarem) seront licenciés, mis d'office à la retraite ou redéployés vers d'autres filiales par le ministère de l'Energie et des Mines dans le cadre d'un plan social imposé aux responsables de cet office, qui voit ses effectifs de plus en plus diminuer. Ce volet social, qui coûtera à l'ORGM plus de 236 millions de dinars, n'a pas été du goût aussi bien des travailleurs que de leurs représentants, dont les nombreux cris d'alarme adressés ces derniers temps aux hauts responsables du pays, notamment le ministre de l'Energie pour sauver leur entreprise, sont demeurés sans écho. Le secrétaire général de l'UGTA, M. Sidi-Saïd, qui était avant-hier au siège de l'ORGM à Boumerdès, accompagné de Lakhdar Bededine, de M. Chebab Omar, secrétaire général de l'union de wilaya de Boumerdès, et des responsables de la Fédération des mines, a eu l'occasion d'évoquer cette situation avec les responsables de l'ORGM et les représentants des travailleurs de cet organisme. Selon nos informations, le SG de l'UGTA aurait promis aux cadres de l'ORGM d'examiner le dossier avec les ministères concernés. Par ailleurs, faute de plan de charge, plus de 150 travailleurs sont en chômage technique depuis plus de novembre 2007 et ne perçoivent que leur salaire de base. Les travailleurs concernés par le licenciement se sont vu proposer “des départs volontaires”, alors que ceux concernés par la retraite proportionnelle auront droit à quelques catégories en plus. Des mesures dites incitatives qu'Ahmed, un sinistré qui exerce depuis 15 ans à l'ORGM de Boumerdès, assimile à “un vulgaire appât pour mettre les travailleurs à la porte”. Ce père de famille affirme qu'il “se sent touché dans sa dignité et ne comprend pas comment a-t-on laissé un tel volet social s'appliquer à leur organisme qui dépend du ministère le plus riche d'Afrique”, dit-il. Plus de 108 travailleurs contractuels sont déjà en chômage, alors que les 342 emplois permanents, quant à eux, vont s'ajouter aux 940 autres déjà disparus depuis la mise en œuvre de la loi 01/10 de juillet 2001 portant loi minière qui a libéré le secteur des mines et qu'on disait, dans le temps, qu'elle va permettre de renforcer les capacités de l'ORGM et de faire face à la concurrence. Rien de tout cela, affirment des cadres de l'entreprise qui précisent que les travailleurs assistent impuissants à la disparition de leur outil de travail qui a connu, faute de salaires motivants, une véritable hémorragie de ses meilleurs chercheurs et ingénieurs. “Sur les 3 000 travailleurs que comptait l'ORGM, il ne subsiste plus que 650 travailleurs qui vont certainement connaître le même sort”, nous a affirmé un ingénieur qui se demande pourquoi l'ORGM n'est pas considéré comme n'importe quelle entreprise ou filiale de Sonatrach. Dans un document transmis à Abdelmadjid Sidi-Saïd et au ministre, les syndicalistes relèvent que “les conséquences de l'application de la loi minière sur la recherche minière sont négatives en ce sens que les investisseurs étrangers ne sont intéressés que par l'exploitation intensive des richesses découvertes grâce à la recherche minière et aux dépenses consenties par l'Etat”. Ils se sont demandés, par ailleurs, pourquoi on ne veut pas débloquer pour l'ORGM les 300 milliards prévus au titre de mesures d'accompagnement pour 2007. L'ORGM s'est toujours plaint du manque de moyens suffisants pour assurer convenablement ses missions. “Les équipements sont dépassés, et les plus récents datent de plus de vingt ans”, note le document de 25 pages adressé au ministère de l'Energie qui ajoute que “la vétusté et l'obsolescence touchent également les équipements des laboratoires d'analyses de roches et minerais et de géophysique qui contribuent, pour une part non négligeable, au chiffre d'affaires de l'ORGM”. M. T.