Mme Saghir Sakina est âgée de 74 ans. Ancienne syndicaliste (UGTA), elle a été licenciée par l'ex-Sonarem (Entreprise de recherche et d'exploration minière, devenue ORGM), en 1977, après qu'elle eut dénoncé, en tant que représentante des travailleurs, « la mauvaise gestion dans l'entreprise EREM (ex-Sonarem) » , a-t-elle affirmé. Depuis cette date fatidique, sa vie s'est transformée en cauchemar. Sans ressources et sans logement, elle prend, en plus de cela, en charge une jeune fille qu'elle avait adoptée. « Que dois-je faire maintenant ? J'ai usé de tous les recours, mais les démarches sont restées vaines », dit-elle, désemparée. Des dizaines de correspondances ont été adressées au secrétaire général de l'UGTA, à la présidence de la République, au chef du gouvernement et au ministère de l'Industrie et des Mines, mais son drame continue toujours. Son désarroi est sans pareil. Elle déplore : « Le recours à la justice a été nécessaire, mais je ne suis pas au bout de mes peines, car j'ai obtenu 12 jugements et arrêts, y compris de la Cour suprême, lesquels ont tous ordonné ma réintégration, le règlement de mes salaires et la restitution de mon logement. Mais mon ancien employeur refuse d'exécuter les décisions de justice. Dans quel Etat sommes-nous ? J'en appelle, aujourd'hui, à tous ceux qui peuvent intervenir pour qu'au moins je puisse aspirer à une fin décente de mes jours. » Son calvaire dure depuis 30 ans, et elle se démène depuis des années. Mais, son problème majeur est l'exécution des décisions rendues par la justice. Bien sûr, elle ne peut plus réintégrer son poste de travail à son âge, mais elle espère obtenir réparation à ce déni de justice, trop pesant sur ses frêles épaules.