Le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens, était, jeudi dernier, à la salle omnisports de Blida, où le FLN tenait une réunion de ses élus. Assistant à la séance d'ouverture de la rencontre marquée par le discours d'Abdelaziz Belkhadem, M. Sidi-Saïd était assis au premier rang aux côtés des militants de la formation majoritaire. Il était le seul invité “étranger” à la rencontre de jeudi. Rien ne pouvait expliquer de prime abord la présence de Sidi-Saïd à la réunion des élus du FLN, qui est en sus une rencontre interne au parti et s'est faite sur invitation des participants. La présence de Sidi-Saïd, qui a beaucoup intrigué, n'a pu être expliquée, du reste, par ce dernier qui a quitté la salle omnisports avant même la fin de l'allocution de Belkhadem. Mais l'explication de la présence du patron de la Centrale syndicale à la réunion de jeudi sera donnée par Belkhadem lui-même au moment où Sidi-Saïd quittait la salle. “Sidi-Saïd est obligé de quitter la salle car pris par d'autres engagements. Nous lui souhaitons plein succès à son congrès !” avait dit en substance Belkhadem. Pour beaucoup d'observateurs, cette petite phrase de Belkhadem équivaut à un quitus du FLN à la candidature de Sidi-Saïd à sa propre succession à la tête de l'UGTA. “Si tu te représentes à la tête de l'UGTA, tu as la caution du FLN”, avaient interprété des observateurs. Sinon comment expliquer sa présence, à Blida, qui n'avait pas de signification bien précise puisqu'il ne l'a pas mise à profit pour s'exprimer, par exemple, sur les questions de l'heure. Sidi-Saïd s'était seulement contenté d'une présence qui a été marquée par le souhait du Chef du gouvernement, patron de la formation majoritaire, de voir le congrès de l'UGTA réussir. Ce soutien que manifeste le FLN à Sidi-Saïd en tant que candidat à la tête de l'UGTA est très significatif. C'est le soutien de la formation majoritaire dans l'ensemble des institutions de l'Etat (gouvernement, Parlement, assemblées locales) et donc le parti fort du moment. Le soutien du FLN en faveur de Sidi-Saïd se fait au détriment de ses deux concurrents du moment : Salah Djenouhat, député RND et membre de la direction de la centrale, et Amar Mehdi, sénateur du tiers présidentiel et également ancien membre de la direction de l'UGTA. Dans les faits, le premier est considéré comme étant le n°2 de l'UGTA et a été présenté comme l'éventuel successeur de l'actuel secrétaire général de l'UGTA. Il est souvent monté au créneau lors de conflits ayant opposé les salariés au patronat. Toutefois, Salah Djenouhat n'a pas la “cote” actuellement, nous explique-t-on de sources syndicales. Les rapports de force ne sont pas en sa faveur, nous dit-on, ajoutant que sa position de député RND ne joue pas non plus en sa faveur. Quant à Amar Mehdi, qui a pour rappel été le rival d'Abdelmadjid Sidi-Saïd lors du 10e congrès de l'UGTA, il a eu à subir des déboires avec la Centrale syndicale et Sidi-Saïd, en particulier en avril 2007. Abdelmadjid Sidi-Saïd avait, en effet, convoqué le 10 avril 2007 une réunion extraordinaire du secrétariat national en raison du lancement d'un appel par Amar Mehdi pour la tenue d'un congrès dans les délais les plus brefs. Le mandat électoral venait d'expirer depuis plus d'une année et demie. Sidi-Saïd avait pris une mesure radicale à l'égard de Mehdi : en le suspendant de toute activité syndicale. Nadia MELLAL