Résumé : Dans la foulée, Hadjer met sa sœur au courant des intentions de Fella. Elle lui avoue que cette dernière a décidé de venir avec sa mère demander sa main le week-end prochain. Ilhem est effarée. Pour elle, cette demande est insensée. Hadjer ébauche un sourire espiègle. - Eh bien, comme je n'ai pas du tout l'intention d'ameuter toute la maison… Le jour “J”, tu vas devoir préparer maman. - Mais tu es folle ou quoi ! Elle va avoir une attaque. - Pas du tout. Elle n'aura qu'à bien les recevoir. - Mais comment vois-tu les choses toi, s'écrie Ilhem. Ton mariage n'est pas une rigolade. Détrompe-toi tu seras déçue. Mais ouvre un peu donc tes yeux. Tu vas faire mourir de honte nos parents. - Pourquoi donc ? Parce que quelqu'un vient demander ma main ? - Non, parce que tu permets à ce quelqu'un vienne demander ta main, alors que tu sais que la chose est impossible. Tu es mariée Hadjer, l'as-tu donc oublié ? - Non, mais ne t'emballe donc pas ainsi Ilhem. Ni toi ni mère n'aurez à vous mettre dans l'embarras, puisque ce ne sera qu'une simple formalité. Je serai heureuse juste un moment Ilhem. Ce moment même où Kamel demandera ma main. Ne m'empêche pas de vivre ces instants magiques. Ilhem eut pitié de sa sœur. - Mais la déception sera encore plus atroce pour toi. - Je sais. Mais je veux quand même tenter ma chance, sait-on jamais. Les miracles existent tu sais. Ilhem secoue sa tête et sort du salon en se disant que sa sœur avait tout bonnement perdu la raison. Hadjer passera quand même une assez mauvaise nuit. Des cauchemars peuplèrent son sommeil et elle n'avait cessé de repenser à sa conversation avec Salim. Ce rendez-vous avec lui l'inquiétait au plus haut point. Tout de même, se dit-elle, c'est curieux qu'il ait osé l'appeler. Que peut-il donc vouloir lui raconter ? Harassée, elle ne pu trouver le sommeil qu'au petit matin, mais elle dut se lever à l'heure habituelle pour se rendre au bureau. Devrait-elle parler de son rendez-vous avec Salim à Fella ? Elle avait encore quelques appréhensions jusqu'au moment où Fella vint lui annoncer la décision prise avec sa mère et son frère la veille même. - Nous sommes tous décidés à venir ensemble le week-end prochain si tu n'y vois aucun inconvénient. - Non, je n'y vois pas d'inconvénient, mais je vais être sincère avec toi. J'ai encore peur de la réaction de mes parents. - Nous dirons simplement que nous ne savions pas que tu étais déjà liée. - Même si je suis ta collègue de bureau ? - Et alors ? - Cela va paraître louche, non ? - Nous sommes, certes, collègues Hadjer, mais pas forcément confidentes. - Maman va tout de suite deviner toute l'histoire. - Tant pis, cela va renforcer davantage tes arguments. Tu n'aimes pas Salim… - Ah ! justement, parlons de celui-là. - Quoi ! Tu veux parler de cet homme Hadjer ? - Oui, je veux parler de Salim. Il m'a invité à prendre un thé avec lui cet après-midi. Fella, qui ne comprenait plus rien, se tient la tête. - Tu ne m'avais pas dit qu'il te contactait. - Il ne l'a encore fait qu'en de rares occasions. Nous nous sommes pratiquement jamais rencontrés loin de nos parents, et même les quelques coups de fil que j'ai reçus de lui n'étaient pas très intéressants. Il bégayait à tout bout de champ et changeait de sujet à chaque fois que j'abordais le mariage. - Alors, comment expliques-tu cette invitation subite ? - Je ne sais pas encore ce qu'il veut exactement. Il m'a seulement assuré que le sujet vaut la peine de prendre ensemble un rendez-vous. Nous allons nous voir cet après-midi même dans un salon du centre-ville. Y. H. (À suivre)