Résumé de la 8e partie n Après s'être assuré du soutien de son ami, Mourad revient à la maison appréhendant la confrontation. El-Hadj Ali et Khadidja sont installés au salon et regardent les informations quand Mourad arrive. Les saluant, il s'installe lui aussi et attend le déclenchement de la tempête qui ne tarde pas d'ailleurs. «qu'est-ce que cette folie dont ton père m'a parlé mon fils ? Aurais-tu perdu la tête ?». «Je suppose que tu veux parler de Houria maman ?», lui rétorque Mourad. «Oui, tu supposes très bien. maintenant, veux-tu bien répondre ?» Inspirant profondément, il dit, lentement : «je suis amoureux d'elle et je veux l'épouser.» «qui veux-tu épouser ?» Nadia, sa sœur, vient d'entrer au salon. «la femme de ménage, c'est la femme de ménage que ton frère veut épouser.» «oh ! c'est vrai ? Comme c'est romantique !» Nadia bat des mains comme une petite fille : «sors d'ici, crie sa mère hors d'elle, voilà ce que c'est que de te laisser regarder des films et lire des livres stupides.» Nadia fait un clin d'œil complice à son frère avant de quitter la pièce. ce soutien inespéré lui remonte le moral, même s'il sait qu'il ne pèsera pas lourd. Son père prend la parole : «dois-je comprendre que tu n'as pas changé d'avis même en connaissant le mien ?» «Non papa, désolé !» «je vais te dire mon fils, enchaîne alors sa mère, jamais, tu entends ? jamais je ne tolérerai qu'une pareille chose arrive sous mon toit.» «eh bien, elle arrivera ailleurs.» «que veux-tu dire ?» «je quitterai cette maison.» Ses parents se redressent d'un bond. Cela lui fend le cœur de les voir tout d'un coup aussi vieux aussi défaits que le chagrin et la déception. «Tu nous quitterais ?» «Pas de gaieté de cœur.» Un silence lourd enveloppe la pièce, Mourad se lève et part à la recherche de Houria. Il la trouve dans la salle de bains en train d'essorer du linge : «Il faut que tu partes chez toi dès demain. Tu y resteras jusqu'à ce que je vienne demander ta main». Elle remarque ses traits tirés, son air triste et las, bien que déterminé, elle lui dit : «ce n'est pas parce que tu m'as parlé de mariage que tu dois te sentir obligé de te dresser contre tes parents. je comprendrais très bien si tu changeais d'avis, je partirai d'ici et tout reprendra son cours normal.» Il mit sa main sur sa bouche en murmurant : «ne dis plus jamais des choses comme ça. Si je fais ce choix c'est parce que je ne peux ni ne veux vivre sans toi. Alors, fais ce que je te demande.» Houria et Mourad se marient trois mois plus tard. Ils s'installent au boulevard Mohamed-V à Alger dans un F2 que leur prête Hakim. Pour l'instant, ils puisent, pour vivre, dans un compte en banque que les parents de Mourad alimentaient pour lui depuis sa naissance. Un an plus tard, Mourad, recruté depuis deux mois en tant que généraliste à l'hôpital Mustapha, est papa d'un beau petit garçon qui le fait craquer au premier regard. Depuis qu'il a quitté la maison de ses parents, Mourad n'a jamais eu de leurs nouvelles ni eux des siennes. A la vue de son fils, quelque chose se produit en lui et il décide de leur envoyer sa photo. Quinze jours plus tard, Mourad, qui joue avec son fils dans la chambre, entend sonner à la porte. Il ouvre et se retrouve nez-à-nez avec ses parents : «Notre petit-fils habite-t-il ici ?»