RESUME : Yasmina avait séduit Mouhoub. Ce dernier est impressionné par la beauté et l'instruction de la jeune voisine de sa tante. Il pense sérieusement à la demander en mariage. 49eme partie Yasmina était rentrée chez elle l'esprit embrouillé et le cœur battant la chamade. Le beau jeune homme de la veille lui avait adressé la parole et elle lui avait répondu. Elle s'apprêtait à rejoindre sa chambre pour donner libre cours à ses fantasmes, lorsque sa mère l'interpelle du haut de la terrasse : - Yasmina ! Mais où étais-tu donc passée ? Tu sais que ton père t'a interdit de sortir sans sa permission. - J'étais juste en face chez Malika. - Viens plutôt m'aider à essorer ces touffes de laines et à les étaler au soleil. Yasmina n'avait pas le choix. Sa mère l'occupait à plein temps ces derniers jours. La jeune fille avait bien compris que c'était pour lui éviter toute sortie. Qu'à cela ne tienne. Elle saura toujours trouver le moyen de se faufiler chez les voisines et à la bibliothèque de l'école. Elle monte l'escalier qui mène à la terrasse et aide sa mère à terminer l'essorage de la laine, avant de redescendre avec elle pour préparer le déjeuner. Le soleil était haut dans le ciel et la chaleur devenait étouffante. L'après-midi s'annonçait longue et ennuyeuse. Si cela ne dépendait que d'elle, Yasmina se serait volontiers plongée dans la lecture. Elle avait gardé quelques œuvres classiques sous son matelas, et lire un Victor Hugo ou un Balzac, l'aurait aidé à tenir le coup des heures durant. Hélas, c'était compter sans la hardiesse de sa mère qui va encore l'obliger à se pencher sur des points de dentelle et des schémas de crochet. Cependant, elle était bien distraite. Ni la dentelle ni le crochet ne pouvaient venir à bout de ses rêves. Elle revoyait le visage souriant du jeune homme de la matinée et se demandait ce qu'il pouvait bien penser d'elle. Les filles bien élevées ne devaient pas adresser la parole à un homme. Et de surcroît pas à un étranger. Elle hausse les épaules. Tant pis, elle avait répondu spontanément à ce jeune homme car en fait, elle avait compris qu'en s'adressant à elle dans la langue de Molière, il voulait l'impressionner. Mais bien pris, qui croyait prendre. Elle ébauche un sourire au souvenir de cet air étonné que le jeune homme avait affiché. Puis poussant un long soupir, elle se replonge dans les multiples points de dentelle que sa mère venait de lui apprendre. Malika leur rend visite le lendemain après-midi. Elle avait ramené quelques friandises et des gâteaux, ainsi qu'un petit cadeau pour Yasmina afin de la remercier pour les services qu'elle lui rendait. Yasmina se lève pour aller préparer le café et Malika profite de son absence pour discuter avec Razika de la demande en mariage de son neveu Mouhoub. - Je ne sais par quoi entamer le sujet ma chère voisine. La chose me paraît insensée. - Qu'est-ce qui te paraît insensé Malika ? - Eh bien, à vrai dire, je ne vais pas tourner en rond pour t'annoncer que mon neveu Mouhoub veut demander la main de Yasmina. Razika qui était en train de plier du linge, laisse tomber une serviette. - Tu veux dire que Yasmina intéresse ton neveu et qu'il veut l'épouser et l'emmener vivre en France ? Malika hoche la tête. - Tout comme ma fille Fadhéla qui va épouser un émigré et vivre avec lui à Marseille. Y. H. (À suivre)