Abdelwahid Bouabdellah, qui a eu à occuper la tête de plusieurs entreprises publiques dont Cosider, l'Anep et la Cnep, sera désigné aujourd'hui officiellement en tant que P-DG d'Air Algérie. Selon des sources dignes de foi qui nous ont confirmé cette information, la cérémonie d'installation du nouveau patron de la compagnie aérienne devrait se faire au siège de la direction générale, ce matin, à la place Maurice-Audin, à Alger-Centre, au cours de la réunion du conseil d'administration de l'entreprise. Il faut savoir que cette information commençait à circuler dès jeudi passé et les faits n'ont pas tardé à la confirmer. Le jour même, aux environs de 12h, M. Bouabdellah a été aperçu à l'aéroport Houari-Boumediene. Accompagné de deux personnes, dont un représentant de la DGSN, il a effectué une visite de “courtoisie” discrète aux différents services d'Air Algérie. Au cours de cette tournée, il s'est entretenu avec les travailleurs sur diverses questions concernant la compagnie Air Algérie. Selon nos sources, Abdelwahid Bouabdellah aurait même promis aux travailleurs de procéder à des revalorisations salariales. “Je vais revaloriser vos salaires”, a-t-il lancé. Une manière comme une autre de marquer “son” nouveau territoire en essayant, en premier lieu, de gagner les travailleurs, dont la grogne ne cesse de monter depuis quelques mois. Cette nomination vient ainsi mettre fin au suspense qui dure depuis la mort de l'ex-P-DG d'Air Algérie, Tayeb Benouis, en août dernier, autour du futur numéro un de la compagnie. Plusieurs noms avaient déjà été donnés depuis plusieurs mois, mais rien n'a été décidé officiellement. En plus de Bouabdellah, on avait aussi cité Abdelatif Benachenhou, ancien ministre des Finances et conseiller économique à la Présidence, ou encore celui d'un proche de l'actuel ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui. La nomination du P-DG d'Air Algérie vient ainsi mettre “fin” au statut de Hadj Rabia qui, depuis le décès de Benouis, était le DG par intérim. Un statut dans lequel il s'est “mu” facilement en organisant une véritable campagne de promotion pour la compagnie aérienne. En plus des assises, qui avaient permis aux responsables et surtout aux cadres de mettre sur table tous les problèmes, il y a eu, il y a quelques jours, deux journées d'information pendant lesquelles Hadj Rabia et ses collaborateurs avaient déployé de grands efforts pour bien “vendre” l'image d'Air Algérie aux représentants des médias présents. Une “attention” qui ne pouvait pas passer sans questionnements sur le but ultime de ces démarches. Certains étaient même allés jusqu'à dire que c'était un moyen pour le DG par intérim de montrer qu'il est “capable” de prendre en main les destinées d'Air Algérie. D'ailleurs, un des responsables nous avait fait cette déclaration édifiante pour expliquer les problèmes que les clients ne cessent de dénoncer : “Pour le moment, Hadj Rabia fait ce qu'il peut. Il ne fera ce qu'il veut que s'il n'est plus dans un statut d'intérim.” Enfin de compte, tout s'est passé “au-dessus” de tout le monde. D'ailleurs, les responsables d'Air Algérie que nous avons contactés ont été tous (ou presque) surpris par la nouvelle. Avec le week-end, ils paraissaient “déconnectés” et leurs réponses étaient à chaque fois la même : “Samedi, on verra plus clair.” Mais aujourd'hui est déjà un autre jour. Salim Koudil