“Nous demandons à nos partis politiques de ne pas passer par les ambassades pour exprimer leurs préoccupations”, a encore expliqué le Chef du gouvernement. Le Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, s'est prêté, hier, volontiers aux jeux des questions-réponses avec les représentants de la presse nationale. Intervenant en marge de la séance d'ouverture de la session printanière du Parlement au Conseil de la nation (Sénat), le Chef du gouvernement a abordé trois questions animant la scène politique nationale. La première a concerné la récente rencontre de l'ambassadeur des Etat-Unis d'Amérique à Alger avec les représentants des partis politiques. “Nous n'acceptons pas ce genre d'ingérences”, a-t-il précisé, au journaliste auteur de la question. “Nous demandons à nos partis politiques de ne pas passer par les ambassades pour exprimer leurs préoccupations”, a encore expliqué le Chef du gouvernement. Il faut rappeler à ce sujet que l'ambassadeur des Etats-Unis à Alger, assisté de Mark Shapiro, conseiller aux affaires politiques et économiques de l'ambassade des USA à Alger, a eu à rencontrer, fin février dernier, des représentants de formations politiques. L'entretien a porté sur les développements que connaît la scène politique nationale et ses éventuelles projections dans l'enceinte parlementaire. Les partis politique, nous explique-t-on, auprès d'un responsable politique qui a pris part à cette rencontre, ont fait état de leurs positions sur l'ensemble des questions liées à la situation politique algérienne. Tout comme il s'agit pour ces formations politiques d'expliquer que “la conjoncture que connaît l'Algérie peut engager la stabilité de l'ensemble de la région si des mesures appropriées sont décidées”. La question de la restitution des archives nationales a également été évoquée par Abdelaziz Belkhadem. “Nous avons des archives partout. Pas seulement en France, mais également en Turquie et dans bien d'autres pays. Nous demandons ces archives et nous allons également sous peu demander les archives détenues à Sawt El-Arab”, note le Chef du gouvernement. Il faut dire à ce sujet que la restitution des archives, relatives à la période de la présence française en Algérie, est revenue au-devant de la scène. L'Algérie n'a pas cessé, depuis des décennies, de réclamer son droit sur ces documents de portée historique transférés sur le sol français à l'indépendance de l'Algérie. Une partie, paraît-il infime, de ces archives, avait été restituée à l'Algérie sous forme de gestes de bonne volonté des autorités françaises aux fins de bâtir des relations politiques extirpées de la tension qui les ont toujours marquées. La révision de la Constitution a également été abordée par Belkhadem en sa qualité de Chef du gouvernement. À la question de savoir à quel moment pourrait intervenir cette révision de la première loi du pays, le Chef du gouvernement dira que “nous souhaitons que cette révision intervienne durant cette session parlementaire”. Cette phrase, Belkhadem l'exprimera tant au Conseil de la nation qu'à l'Assemblée populaire nationale (APN). Sans donner d'autres détails. Belkhadem avait pour rappel annoncé la révision de la Constitution “dans quelques semaines” à l'occasion d'une rencontre des élus de son parti qu'il a présidé à la salle omnisports de Blida, il y a dix jours. Aussi, à l'occasion de la clôture de la session d'automne du Parlement, le Chef du gouvernement avait dit que la voix de passage de la Constitution dépendait de son contenu “référendaire si la révision touche les grands équilibres du pouvoir et parlementaires, si ce n'est pas le cas”, il avait expliqué qu'“on attend la réponse du président de la République quant à sa décision de procéder à la révision de la Constitution”. Quand est-ce que Bouteflika rompra le silence ? NADIA MELLAL