Insidieux », « irresponsables » et « hors d'époque », ce sont les mots utilisés par le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) pour qualifier les propos tenus par le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem. Dans un virulent communiqué rendu public hier, le RCD juge « extrêmement graves » les déclarations du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et du chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, qui dénonçaient les contacts établis par des partis politiques avec des ambassades. Contacts assimilés par les deux hauts responsables à une tentative d'« ingérence dans les affaires intérieures du pays ». Bref rappel des faits. Abdelaziz Belkhadem, interpellé par la presse, dimanche dernier, en marge de l'ouverture de la session de printemps du Conseil de la nation, a déclaré : « Nous demandons aux partis, aux organisations nationales et celles de la société civile d'exprimer leurs positions sans avoir recours aux ambassades étrangères. » Les ambassades, ou plutôt l'ambassade ciblée par Belkhadem est celle des Etats-Unis d'Amérique. Robert Stephen Ford, l'ambassadeur des USA à Alger, a reçu, pour mémoire, – depuis le 18 février, à la résidence de l'ambassade – des personnalités du monde politique, associatif et syndical. Des rencontres qui n'ont manifestement pas été du goût des responsables du gouvernement. « Nous n'acceptons pas ce genre d'ingérence », s'est emporté M. Belkhadem. Ces déclarations sont d'une « extrême gravité », estime le RCD, car elles font peser des soupçons sur les formations ayant participé à ces rencontres. « Les formations algériennes sont suspectes dès qu'elles échappent à la tutelle de dirigeants dont le moins que l'on puisse dire est qu'ils ne sont pas les plus qualifiés pour donner des leçons de citoyenneté », lit-on dans le communiqué. A Belkhadem, Saïd Sadi rappelle ses « contacts du début des années 1990 avec la chancellerie iranienne à Alger » en ces termes : « Il est des recommandations dont certains responsables auraient été bien inspirés de se persuader au moment où les pires menaces qui pesaient sur la nation ne les avaient pas empêchés de se commettre dans des complicités avec des puissances dont il est établi aujourd'hui qu'elles ont grandement contribué à la déstabilisation du pays et au malheur enduré par notre peuple », écrit-il. Et d'ajouter en conclusion : « Le patriotisme ne se démontre pas à coups de slogans mais exige de chacun d'accomplir sa mission au mieux des intérêts de la nation avec humilité et, si possible, la meilleure efficacité possible. »