Après le lait et les céréales, le gouvernement pourrait subventionner les légumes secs et l'huile de table. Des produits alimentaires de base qui ont connu une flambée vertigineuse ces derniers mois. Le chef de l'Exécutif, Abdelaziz Belkhadem, a laissé entendre que cette option était envisageable, même si aucune décision n'a été prise pour le moment. En réaction à la flambée sans précédent qu'ont connue les prix des huiles végétales et animales et des légumes secs, le gouvernement pourrait opter, encore une fois, pour l'option de subvention, comme cela a été le cas avec les céréales et le lait. Le chef de l'Exécutif, Abdelaziz Belkhadem, a réaffirmé, hier, en marge de la cérémonie d'ouverture des travaux de la session du printemps du Conseil de la nation, l'engagement de l'Etat à soutenir le pouvoir d'achat des citoyens. «L'Algérie a pris les mesures pour soutenir les prix des céréales et du lait. Nous étudierons aussi le problème des prix des légumes secs et des huiles végétales et animales», a-t-il déclaré en substance, précisant, toutefois, qu'«aucune décision n'a été prise pour le moment». Une démarche qui, si elle est mise en application, viendra soulager les citoyens qui n'arrivent plus à faire face à la cherté de la vie. La hausse des prix de ces aliments de base sur les marchés internationaux a eu des conséquences fâcheuses sur la bourse d'une écrasante majorité d'Algériens qui n'ont cessé, par la voie des associations des consommateurs et des différents syndicats, d'appeler le gouvernement à prendre les mesures adéquates leur permettant d'acquérir ces produits. Si la réponse de Belkhadem va dans le sens des aspirations des consommateurs, elle n'est pas du goût des producteurs qui revendiquent la suppression de la taxe sur la valeur ajoutée. Sur cette question précise, le Chef du gouvernement a été ferme. «Il n'est pas question de supprimer la TVA»,a-t-il souligné. L'objectif de l'Etat «est de soutenir la production nationale, en amenant les producteurs à produire plus et leur payer leurs produits au prix coûtant», a-t-il ajouté. Il s'agit, a-t-il expliqué, de «revoir l'ensemble de la composition des prix pour voir quelle est la part la plus déterminante dans leur structure». Certains producteurs d'huile de table avaient, rappelons-le, appelé récemment le gouvernement à supprimer la TVA sur leurs intrants importés, affirmant que, faute de quoi, ils seraient obligés d'augmenter les prix de leurs produits. D'ailleurs, ce produit est devenu un luxe pour une grande partie de citoyens et a atteint des pics sans précédent. La bouteille d'un litre à 220 DA, la bonbonne de cinq litres est actuellement cédée à pas moins de 1 000 DA ! Révision de la Constitution Le souhait de Belkhadem n Interrogé par la presse sur le projet de la révision de la loi fondamentale du pays, le Chef du gouvernement a affirmé son souhait de voir cette question programmée au cours de l'actuelle session de printemps de l'Assemblée populaire nationale. «Nous souhaitons que cela se fasse au cours de cette session», a-t-il dit. Le même responsable a, par ailleurs, émis le souhait que cette session soit «caractérisée par un saut qualitatif dans la concrétisation des réformes que nous nous attelons à mettre en œuvre.» L'ambassadeur US fustigé n En réponse à une question sur les réunions qu'auraient tenues l'ambassadeur américain, Robert Ford, avec des responsables politiques sur la situation dans notre pays, le Chef du gouvernement a affirmé que l'Algérie n'acceptait pas les ingérences étrangères. «Nous demandons aux partis, aux organisations nationales et à celles de la société civile d'exprimer leurs positions sans avoir recours aux ambassades étrangères», a-t-il répliqué. Pour sa part, Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, a rappelé à l'ordre l'ambassadeur américain, soulignant que les règles et pratiques de la diplomatie doivent être respectées.