Répondant à l'appel de leur association, les enseignants de tamazight ont observé, hier, un sit-in devant le siège de la Direction de l'éducation de Tizi Ouzou. Ils étaient fort nombreux à manifester contre le mépris de la tutelle devant les doléances maintes fois réitérées. C'est le cas par exemple de l'introduction de tamazight dans le cycle primaire ainsi que l'ouverture de plusieurs dizaines de postes budgétaires. Des points qui ont fait l'objet de circulaires ministérielles en novembre 2006 et juillet 2007. Mais voilà que ces acquis sont remis en cause par la Direction de l'éducation, dénonce, dans une déclaration rendue publique, l'association des enseignants de tamazight de la wilaya de Tizi Ouzou. Selon le document en question, le dossier du primaire “est géré d'une façon opaque et anarchique”. De plus, l'attitude “autoritaire et hautaine” de plusieurs inspecteurs zélés des circonscriptions du primaire, qui “refusent arbitrairement l'application des circulaires du MEN”, n'est pas faite pour arranger les choses. “Malgré l'ouverture de plusieurs dizaines de postes budgétaires, la généralisation de l'enseignement de tamazight telle que promise par le ministère tarde toujours à voir le jour”, constate l'association. Depuis l'introduction, en 1995, de l'enseignement de la langue de Mammeri dans le système éducatif, le nombre de postes ouverts dans les lycées n'a pas changé d'un iota, feront remarquer les enseignants de tamazight. Une situation qui se répercute négativement sur les collégiens qui passent en seconde et qui se retrouvent “privés” ainsi de l'enseignement de cette matière. L'association n'arrive pas à s'expliquer le fait que le DE, suite à une correspondance de l'ambassade de Palestine, ait intimé l'ordre au directeur du collège Amar-Ath-Cheikh de Aïn El-Hammam de dispenser une élève palestinienne de la matière de tamazight. Pourtant, cette élève ne s'est pas plainte et a toujours été brillante, selon les enseignants de tamazight. Les manifestants ont dénoncé également la programmation de l'enseignement de tamazight de midi à 13h dans certains établissements. Pour l'association, les responsables de la DE n'ont jamais donné suite aux différentes revendications. Pour preuve, “à ce jour, la situation financière et administrative de la majorité des enseignants de tamazight reste pendante”, relève-t-on. Hier, les enseignants ont tenté vainement de voir le DE. Aucun responsable n'a daigné recevoir les délégués de l'association des enseignants de tamazight. Devant ce mépris, ces derniers ont convoqué, illico presto, une AG au siège des œuvres sociales de l'éducation pour les suites à donner. Y. A.