Les enseignants ont été nombreux à battre le pavé des rues de Tizi Ouzou. Ils étaient près de 10 000 marcheurs, selon des estimations recoupées. Compte-rendu. “Education = salaire misérable !” Ce slogan qui balafre une grande banderole déployée au milieu de la foule renseigne sur les motivations des enseignants à investir de nouveau la rue. C'est à l'appel commun du Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) et de l'Unpef (Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation) que les travailleurs du secteur de l'éducation ont renoué avec la protesta. Ils étaient, en effet, près de 10 000 personnes, selon des estimations recoupées, à battre le pavé des rues de la ville des Genêts. À 10h, un sit-in a été observé devant le siège de la Direction de l'éducation où des prises de parole ont été improvisées par les responsables des deux organisations syndicales. Les intervenants ont réitéré leurs principales revendications et dénoncé le mutisme de la tutelle qui s'est pourtant engagée à prendre en charge les doléances des enseignants. En vain. Aussitôt, la procession humaine s'ébranle vers le siège de la cité administrative, en empruntant les principales artères de la ville de Tizi Ouzou. Des slogans sont scandés à gorge déployée, appuyés par des youyous lancés à tue-tête par des enseignantes visiblement plus nombreuses. “Y en a marre de l'arbitraire, nous voulons nos droits”, scande, coléreuse, la foule dont la marche est impeccablement organisée, malgré des tentatives de provocation de la part d'intrus, dont une jeune dame. Mais la vigilance des organisateurs a payé, puisque ces tentatives de sabordage ont été déjouées, affirment des syndicalistes. La manif' aux couleurs bariolées a poursuivi son bonhomme de chemin jusqu'au siège de la wilaya. Sur place, une déclaration commune sera lue par un représentant des deux syndicats, avant qu'une délégation des autonomes ne soit dégagée pour être reçue par le wali de Tizi Ouzou. Constatant avec regret le mutisme du ministre de l'Education nationale, malgré les promesses récurrentes “quant au règlement imminent des situations financières restées pendantes depuis la centralisation de la paie”, les autonomes dénoncent le refus du directeur de l'éducation de Tizi Ouzou de dialoguer d'une manière constructive avec les vrais représentants des travailleurs”. Ces derniers sont appelés à “se mobiliser autour de leurs syndicats pour une action qui durcira avec le temps afin d'assainir en profondeur la Direction de l'éducation de Tizi Ouzou et de régler les situations financières”, est-il écrit dans la déclaration des autonomes, qui se disent toutefois disposés à “engager des négociations si la tutelle exprime la volonté d'aller vers une solution concertée dans l'intérêt des travailleurs et de l'école”. Selon un membre de la délégation reçue par le wali, ce dernier a informé ses interlocuteurs qu'il a déjà saisi le ministre Benbouzid sur les retards mis dans l'assainissement des situations financières des travailleurs de l'éducation. Le ministre se serait engagé à prendre en charge ce problème “dans les plus brefs délais”. Mais quand ? Par ailleurs, une journée de protestation a été observée, hier, par les travailleurs du secteur de la formation professionnelle, à l'initiative du Snapap (Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique). Le débrayage a été massivement suivi dans la dizaine d'établissements où le syndicat est représenté, selon un délégué du Snapap joint par téléphone. Outre la grille des salaires, les grévistes dénoncent la non-reconnaissance du syndicat par la DEFP de Tizi Ouzou.