Le commandant général de la gendarmerie turque, le général d'armée Izir Kosaner, fera une visite de trois jours à partir d'aujourd'hui en Algérie, à l'invitation de son homologue algérien, le général-major Ahmed Bousteïla. Cette visite intervient suite à celle effectuée par le commandant de la Gendarmerie nationale (GN) en Turquie en 2006. Une visite qui entre dans le cadre de la stratégie de la GN qui a enclenché un programme de développement incluant sa restructuration et son adaptation à des missions induites par les nouveaux phénomènes et la criminalité multiforme. Il s'agit d'un projet d'entente et de coopération, d'échange d'expériences dans la lutte contre le crime ainsi que la formation des cadres des deux institutions. Les nouvelles technologies, l'information et la recherche sur la criminologie, domaines investis désormais par la GN qui a entamé un cycle de formation approfondie à ses cadres, figurent parmi les sujets d'intérêt commun et de coopération. Cette visite intervient également une semaine après celle effectuée à Alger par le ministre turc de la Défense, M. Vecdi Gonul. Forte d'un effectif de plus de 20 000 hommes, la GN turque assure la couverture de presque tout le pays, à plus de 90% du territoire de la Turquie. Sa structuration et son organisation territoriale sont similaires à celles de la GN algérienne, avec une répartition géographique en 14 régions. Comme la Gendarmerie nationale, la gendarmerie turque dépend à la fois du ministère de la Défense en tant que force militaire et du ministère de l'Intérieur en tant que force publique chargée du maintien de l'ordre et de la sécurité publics. Et la mission de la Police judiciaire est exercée sous l'égide du procureur de la République. Le département criminel est au centre de l'intérêt de la Gendarmerie algérienne, ses missions d'examen des preuves, le domaine des empreintes, la fausse monnaie, la balistique, l'analyse chimique, la biométrie et la recherche biologique. La GN turque dispose également d'un corps de gardes frontières chargé de la surveillance de la frontière avec l'Irak qui s'étend sur un front de 370 km et la frontière avec l'Iran de plus de 100 km. Elle a mis en place également des unités spécialisées dans la préservation de l'environnement, de la préservation contre la délinquance juvénile ainsi que la protection des sites touristiques. Elle est affiliée à l'institution européenne Foreinsiques et fait partie des associations des forces de police et de gendarmerie européennes et méditerranéennes à statut militaire qui regroupent la gendarmerie française, les carabiniers italiens, la garde civile espagnole, la garde nationale républicaine portugaise, la gendarmerie royale marocaine, la maréchaussée royale néerlandaise et la gendarmerie roumaine. En dehors de la lutte contre le terrorisme — la Turquie fait face au terrorisme islamiste, de l'extrême gauche et du PKK —, la gendarmerie turque mène une lutte contre le trafic de stupéfiants, particulièrement l'héroïne, sur l'axe Afghanistan-Iran-Europe ou bien l'axe Yémen-Egypte par le canal de Suez. Pays de transit, la Turquie est préoccupée aussi par le phénomène de l'immigration clandestine ainsi que le trafic d'organe. Autant de phénomènes et de crimes que combat la GN algérienne. Djilali B.