Sous le commandement du général de corps d'armée, Abdelaziz Benani, et avec la participation des corps de l'aviation, la marine et des forces terrestres, des manœuvres militaires marocaines se déroulent depuis hier à Ousserd, pas loin de Tifariti, ville objet d'un contentieux entre le Maroc et le Front Polisario. Citant des sources bien informées, le journal marocain As Sabah a annoncé, dans son édition de lundi dernier, que le général de corps d'armée, Abdelaziz Benani, devait arriver le même jour à Dakhla, dans les territoires sahraouis occupés par le Maroc, pour s'enquérir de l'état d'avancement des préparatifs des manœuvres militaires. Celles-ci devaient débuter, hier, à Ousserd, une localité proche de Tifariti, ville qui se trouve à l'extérieur du mur construit par Rabat, avec l'aide des Etats-Unis et d'Israël, pour faire face aux incursions du Front Polisario. Tous les corps des forces armées royales devaient prendre part à ces manœuvres. Selon la même source, des avions mirages de types F1 et F5, ainsi que des hélicoptères de marque The Finder Flyer et Gazelles ont atterri à Dakhla, où deux frégates de la marine royale avaient également accosté. Deux mille cinq cents hommes, dont des pilotes d'avions de combat, des experts du génie militaire et des officiers du renseignement militaire participent à ces manœuvres, apprend-on également. Cette démonstration de force a été précédée, samedi dernier, par des entraînements auxquels ont pris part des avions de combat, qui ont décollé de l'aéroport militaire de Dakhla. Des soldats de la deuxième section de la marine royale de Arkoub ont été déplacés vers la région de Mehiziz, proche de la frontière avec la Mauritanie, pour prendre part à ces manœuvres. Celles-ci ont fait l'objet d'une réunion présidée par le général Benani lundi dernier au siège du commandement général de la zone militaire du Sud avec la participation de tous les chefs des unités des FAR. Ont aussi pris part à cette rencontre, le général Ahmed Abou Taleb et Yacine Mansouri, le directeur général de la Direction des études générales et de la documentation, pour discuter en profondeur des manœuvres. Cette réunion a été précédée une semaine auparavant par une autre à Rabat entre le général Abdelaziz Benani et le général Hosni Benslimane, le puissant patron de la Gendarmerie royale marocaine. Quelle interprétation peut-on donner à cette opération militaire, si ce n'est une démonstration de force à l'approche du quatrième round des négociations entre le Maroc et le Front Polisario, qui doit avoir lieu à partir du 16 mars prochain à Manhasset, près de New York. En effet, c'est le seul sens que peuvent avoir ces manœuvres, qui ont lieu près de la ville de Tifariti, laquelle fait l'objet d'un contentieux entre les deux parties. Ce litige a failli prendre d'autres proportions, après la dernière visite du président sahraoui à Tifariti, qui a engendré une menace directe du Maroc, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, de recourir à tous les moyens pour ramener cette ville sous sa souveraineté. Ceci étant, c'est un nouveau coup qui est porté au processus de négociations, auquel le secrétaire général des Nations unies et son envoyé personnel pour le Sahara occidental accordent peu de chances de succès en affichant publiquement leur pessimisme. K. ABDELKAMEL