Les festivités du 32e anniversaire du déclenchement de la lutte nationale des sahraouis qui se déroulent cette année dans le village de Tifariti, localité des territoires occupés, ont été amorcées par l'organisation, jeudi, d'une marche pacifique devant un tronçon du « mur de la honte ». Un mur qui divise, à ce jour, le peuple du Sahara-occidental depuis 1980. Un rempart militaire truffé de millions de mines antipersonnel et défendu par des milliers de soldats armés jusqu'aux dents, selon les organisateurs. Plusieurs centaines de manifestants sahraouis, mais également d'étrangers (environ 160 étrangers) ont participé à cette manifestation, qui est certes de moindre importance, selon l'un des organisateurs, que celle qui a eu lieu en 2003 à Mijek, pour dénoncer l'intransigeance du Maroc qui impose un statu quo par rapport à la résolution du conflit qui l'oppose au Front Polisario et le maintien de ce mur qui divise les sahraouis. Une école a été inaugurée à Bir Lehlou (est du Sahara-Occidental) baptisée du nom de l'écrivain espagnol José Ramon Diego Aguire. La suite de ces festivités, aujourd'hui, sera marquée par un geste exemplaire de l'ambassadeur sud-africain au Polisario, dont son pays a reconnu officiellement la RASD le 16 septembre 2004, qui présentera ses lettres de créance au président du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, dans les territoires libérés du Sahara-Occidental. Pour rendre vie à ce territoire, les autorités sahraouies ont prévu aussi un défilé militaire (ou des manœuvres militaires) le même jour en présence de la Minurso (Mission des nations unies pour le référendum au Sahara-Occidental) et auxquelles prendront part les 2e, 3e et 5 Régions militaires. Les autorité du Front Polisario procéderont ensuite à la pose de la première pierre d'un lot de logements civils qui seront construits à Tifariti après sa destruction par l'armée marocaine à trois reprises. Une ville qui représente pour les Sahraouis un symbole de résistance contre le colonisateur marocain qui a envahi et occupé le territoire depuis 1975. Tifariti fera en 1976 son baptême du feu à travers des bombardements intensifs de l'aviation marocaine. Des dizaines d'enfants et de femmes trouveront la mort, alors que d'autres étaient mutilés à vie dans ce village. Cela dit, il n'est pas sans rappeler qu'à la veille de cette commémoration le gouvernement du Front Polisario a lancé un avis d'appel d'offres pour l'exploration de son territoire pétrolier et gazier par les multinationales. Un acte qui est perçu comme une manière de faire pression sur le plan international pour accélérer le processus de décolonisation. Il convient de signaler qu'en parallèle à ces festivités, des soirées artistiques et culturelles se déroulent dans la même localité.