Le développement industriel du pays et la conquête de marchés extérieurs s'articuleront sur un noyau de grandes entreprises, telle est la nouvelle orientation de l'économie nationale. Un nouveau programme et dispositif de mise à niveau des entreprises industrielles a été présenté hier, à l'hôtel Hilton d'Alger, par le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar. “Le programme qui sera mis en place tient compte des expériences faites ailleurs et en Algérie”, relève le ministre. La nouvelle approche sera sélective et orientée beaucoup plus vers l'industrie manufacturière, l'industrie de transformation que vers l'industrie des services. Les entreprises concernées seront celles qui font de la transformation et qui peuvent faire de la substitution à l'importation et pourquoi pas exporter. Le programme sera un programme actif avec une plus grande implication de l'Etat. Des moyens financiers seront dégagés. Mais une partie du programme sera financée par l'entreprise. Par ailleurs, le ministre précise que la dimension des pertes de changes (beaucoup d'entreprises ont eu à souffrir de la dévaluation du dinar) sera intégrée dans la mise à niveau. Il ne s'agit pas seulement d'aider l'entreprise à se mettre à niveau sur le plan du management, mais aussi d'acquérir des équipements spéciaux. “Nous n'avons pas encore l'intervention de l'Etat”, affirme Temmar. Le ministre de l'Industrie demande aux entreprises de s'organiser en associations professionnelles. Dans ce sens, l'Etat va créer des centres techniques industriels qui seront l'interface des associations professionnelles. Les résultats des cinq programmes de mise à niveau mis en œuvre en Algérie sont jugés faibles. Le dispositif mis en place est inadapté. C'est un dispositif qui manque de coordination, sans grande visibilité et dépourvu de la dimension proximité. C'est aussi un dispositif éclaté de par la pluralité des programmes avec plusieurs intervenants et des cibles différentes. La contribution de l'Etat est faible et les procédures sont multiples. Tous les programmes de mise à niveau sont excessivement centralisés, à l'exception de celui généré par l'EDPME. Pour l'ancien programme du ministère de l'Industrie, les demandes de mise à niveau reçues étaient de 426 dossiers. 300 ont été traités. Cela a débouché sur 147 plans de mise à niveau, 122 seulement ont été réellement engagés. Le nouveau programme de mise à niveau ne se focalise pas seulement sur l'entreprise, mais aussi sur son environnement. Sur le plan institutionnel, le dispositif prévoit la mise en place d'une division de la mise à niveau, d'un comité national de compétitivité dans lequel le patronat est représenté et une délégation nationale de mise à niveau qui prendra à son compte toutes les attributions opérationnelles. Le programme vise le traitement de 1 000 à 1 500 entreprises sur 5 ans. Les opérateurs économiques jugent les procédures d'accès présentées plus compliquées. “C'est un parcours de combattant”, souligne Mme Hassam de la CAP. D'autres, comme le président du CNC, s'interrogent carrément sur l'utilité de ce nouveau dispositif, relevant déjà l'existence d'un programme généré par l'Agence nationale de mise à niveau et doté de 100 milliards de centimes par an. “Je suis outré” dit-il, soulignant l'absence de coordination. “Nous avons identifiés les grandes entreprises à mettre en place” “Nous avons identifié les grandes entreprises à mettre en place. Nous avons identifié les activités concernées. Nous savons exactement combien cela coûtera à l'Etat pour pouvoir mettre en place ces grandes entreprises”, indique-t-il. Parallèlement aux grandes entreprises, des sociétés de promotion de l'industrie seront créées. Le projet est encore en discussion au sein du gouvernement. Des sociétés dont le rôle est de travailler avec le privé pour développer certaines branches industrielles. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements relève aussi le renforcement de la division des investissements étrangers au sein de l'Andi. Cette division se concentrera sur les grandes affaires, comme l'aluminium (7 milliards de dollars), l'acier (entre 2 et 4 milliards de dollars) et la pétrochimie (c'est un minimum de 2 et 3 milliards de dollars). Meziane rabhi