Le dernier forum d'El-Bahia consacré cette fois à un état des lieux de la santé à Oran, une fois de plus, a montré tout le décalage qu'il pouvait y avoir entre une population en quête de soins et des pouvoirs publics censés y répondre. En effet, bien que l'invité de cette émission était le tout nouveau directeur de wilaya et que, par conséquent, il ne disposait pas de suffisamment de recul, l'annonce du nombre de créations de structures nouvelles dans le cadre de la carte sanitaire laisse songeur plus d'un. Ainsi, avec 9 structures de santé publique de proximité, 35 polycliniques, plusieurs maternités et établissements spécialisés à vocation régionale... et comble de tout, un EHU du 1er-Novembre, “le fleuron de la santé pour des soins de haute qualité”, comme l'on ne cesse de nous le signaler, mais qui ne fonctionne qu'à hauteur de 20% de ses capacités, alors qu'il a été installé 33 chefs de service ! Les Oranais sont en mal de santé. De plus, 4 autres hôpitaux de petite capacité sont en projet dans la wilaya, et avec tout cela vous avez une population pour qui l'accès aux soins est un parcours du combattant. D'ailleurs, le secteur privé n'a cessé de grossir, appuyé sur les manquements du secteur public (manque de moyens, pénuries de consommables, la double activité, etc.). Les maladies infectieuses, les maladies de la pauvreté persistent et progressent comme la tuberculeuse qui fait d'Oran le numéro un de l'incidence à l'échelle nationale. Ce n'est pas avec la façon désinvolte qu'a eu un chef de service en répondant aux journalistes s'inquiétant de cette situation, ne faisant que traduire les craintes d'une population, qui réglera la situation, du moins rassurera les citoyens. Autre preuve de l'inconséquence, ce sont les tiraillements connus et reconnus par tous à Oran, pour l'ouverture d'une structure de prise en charge des tuberculeux multirésistants. Ces derniers qui seraient au nombre de 150, mais venant de tout l'Ouest, sont pris en charge en ambulatoire en dépit des complications que cela représente et des risques ainsi accrus. Pourtant, un guide ministérielle précise que ces structures doivent être créées au sein des établissements hospitalo-universitaires. La querelle à notre sens stérile vient du fait que ces 150 citoyens viennent de plusieurs wilayas et finissent toujours par atterrir au CHUO. C'est en sens que l'on se retrouve critique pour ne pas dire choqué de voir que des querelles de potentats locaux en manque de pouvoir bloquent ainsi la prise en charge de citoyens qui en paient le prix fort, c'est-à-dire le prix de leur santé. F. BOUMEDIÈNE