Le principal parti d'opposition au Zimbabwe maintenait, hier matin, son avance sur le parti du président Robert Mugabe avec plus d'un quart des sièges de députés, selon de nouveaux résultats partiels des élections générales de samedi passé. Sur 109 des 210 sièges de députés attribués jusqu'à présent, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition) a remporté 56 sièges contre 53 pour l'Union nationale africaine du Zimbabwe - Front patriotique (Zanu-PF, au pouvoir), a annoncé à la presse la commission nationale électorale. Aucun chiffre n'a été fourni concernant le scrutin présidentiel, organisé simultanément. Mais le MDC a revendiqué la victoire, assurant que son candidat Morgan Tsvangirai l'avait emporté avec 60% des suffrages contre 30% au chef de l'Etat. Une coalition d'associations civiles a également projeté la victoire de Tsvangirai, mais avec seulement 49,4% des voix contre 41,8% à Mugabe, un scénario qui impliquerait un second tour dans les trois semaines. Lundi, à l'annonce des premiers résultats, la commission avait toujours fait état d'une égalité parfaite entre les deux partis aux législatives. Une légère avance avait été annoncée en début de soirée. Parmi les résultats les plus notables : la défaite du ministre de la Justice, Patrick Chinamasa, battu dans la circonscription rurale de Makoni Central (est). Un deuxième ministre, Chen Chimutengwende, a perdu son siège à Mazowe Central, autre circonscription rurale près d'Harare. À l'inverse, la vice-présidente Joyce Mujuru a été réélue. L'opposition a accusé la commission électorale de retarder délibérément l'annonce des résultats pour les manipuler en faveur de Mugabe, au pouvoir depuis l'indépendance de l'ex-Rhodésie britannique en 1980. Les premiers résultats ont commencé à être annoncés près de 36 heures, après la clôture des bureaux de vote dans ce pays d'Afrique australe en pleine dépression économique, avec une hyperinflation record à plus de 100 000% par an. R. I./Agences