Une source autorisée du ministère de la Défense nationale a affirmé hier que les contrats avec le partenaire russe sont exécutés par les deux parties conformément aux clauses contractuelles convenues. La polémique née de l'affaire des Mig-29 est définitivement close. Après l'annonce de la reprise lundi par Moscou de la livraison des avions de chasse SU-30MKA à l'Algérie, une source autorisée du ministère de la Défense nationale a indiqué hier que “les contrats passés avec le partenaire russe sont exécutés par les deux parties conformément aux clauses contractuelles convenues”. La même source, qui cite des articles de presse étrangère, et notamment russe évoquant l'existence de contentieux concernant certains contrats d'acquisition de moyens aériens de défense conclus par le MDN avec des opérateurs russes, souligne que “la coopération militaire avec les Russes se poursuit à la satisfaction mutuelle des deux pays et dans le respect de leurs intérêts réciproques sur la base des relations traditionnelles d'amitié qui les unissent depuis de longues années”. Ainsi, si les Russes n'avaient pas hésité à relancer le débat sur la décision d'Alger de rendre les Mig-29 en raison de certaines défaillances techniques avant et même après la visite du président Bouteflika à Moscou les 18 et 19 février dernier, ils se seraient rendus à l'évidence que le dossier des avions de chasse ne pouvait compromettre des relations bilatérales que les deux parties qualifient d'historiques. Alger, qui a décidé de diversifier ses partenaires en matière de coopération militaire, est aussi souveraine dans ses décisions surtout lorsque celles-ci touchent au domaine de la défense. C'est ce qui explique aussi la sérénité avec laquelle cette mini-crise diplomatique avec son partenaire traditionnel, la Russie a été gérée. En effet, des cercles proches du complexe militaro-industriel russe avaient accusé Alger d'avoir “cédé à la pression de la France” afin de remettre en cause une partie du contrat militaire signé en mars 2006 à l'issue de la visite de Vladimir Poutine, alors président de la Russie. Cette accusation cachait mal en fait la colère de Moscou suite à la décision algérienne de renvoyer les Mig-29 du fait des répercussions négatives qu'elle pouvait induire sur l'image et la crédibilité des constructeurs d'armes. Ce qui s'est vérifié d'ailleurs au fil du temps, et des responsables du complexe militaro-industriel russe ont tôt fait d'écarter toute éventuelle conséquence de l'affaire des Mig-29 sur la coopération avec leurs partenaires européens et asiatiques. Quelques jours plus tard, Moscou annonce avoir suspendu la livraison des avions de chasse Sukhoi en invoquant un retard de paiement dont se serait rendue responsable Alger. “Vu que l'Algérie ne remplit pas ses engagements financiers dans le contrat pour la livraison à ce pays de 28 avions de chasse SU-30MKI, la livraison d'un nouveau lot d'appareils a été suspendue”, avait déclaré vendredi dernier une source au sein du complexe militaro-industriel russe à l'agence Interfax. Cette sortie inattendue allait être soudainement démentie trois jours après, soit lundi dernier avec la reprise par le constructeur aéronautique Irkout, de la livraison à l'Algérie de deux chasseurs polyvalents Su-30MKA. “Les chasseurs seront livrés en kit pour être assemblés et testés sur le terrain avant d'être remis au client”, avait précisé Irkout. Il faut savoir qu'un contrat portant sur la livraison de 28 chasseurs de la famille Sukhoi avait été signé en mars 2006. En 2007, Irkout avait déjà vendu à l'Algérie quatre chasseurs polyvalents Su-30MKA. Salim Tamani