Selon notre source, la commission sera mise sur pied au siège du Conseil populaire de la ville d'Alger (CPVA). Les évènements semblent, depuis quelques jours, se précipiter dans la perspective de la révision constitutionnelle. Selon de sources concordantes, le chef de l'Etat vient de donner le feu vert à son entourage immédiat, mais surtout aux spécialistes du droit constitutionnel de confiance et avertis, pour lancer le projet qui était en suspens depuis juillet 2006, date de “l'annonce officielle” de M. Bouteflika qui avait estimé qu'il était temps de réviser la loi fondamentale du pays, et qui a tenu en haleine l'opinion publique nationale et internationale autour du leitmotiv de “la société civile”, le 3e mandat. En effet, selon nos sources, la commission nationale chargée de la révision de la Constitution sera, officiellement, installée au courant de la semaine prochaine, au siège du Conseil populaire de la ville d'Alger (CPVA), par l'ex-président du Conseil constitutionnel et ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Bedjaoui, et Saïd Bouchaïr, un homme qui a également sa petite idée de “la chose”, chargé, en mai 2007, par le chef de l'Etat de coordonner la Commission nationale politique de surveillance des élections législatives (CNPSEL). Ces deux hommes, et ce sont pour le moment les plus indiqués à maîtriser le sujet aux yeux de M. Bouteflika, sont ainsi pressentis à prendre les rênes de ladite commission qui aura la difficile tâche de définir la composante de la commission, son mandat, son règlement intérieur et ses missions immédiates. Et si ces aspects liés aux formalités ne supposent pas autant de tact, connaissant ces deux hommes, tous deux spécialistes du droit constitutionnel, il est clair que le temps presse pour le chef de l'Etat, mais également pour les partis politiques composant l'alliance présidentielle. Ceux-ci, qui semblent être informés de la question, mais également de “l'ordre du jour”, même si le contenu leur échappe, “accélèrent” eux aussi la cadence pour organiser leurs congrès respectifs et tenter d'investir et de gagner les organisations de masse à leur cause pourtant commune : soutenir le chef de l'Etat jusqu'au bout. Il y a lieu de signaler aussi que ladite commission, qui aura par ailleurs la charge de “remodeler le fond des articles de loi concernés”, devra rendre ses conclusions avant la fin de la session du printemps des deux chambres du Parlement, donc avant le mois de juillet prochain. Suite à quoi le chef de l'Etat aura toute latitude de passer par la voie parlementaire et de convoquer les deux chambres en intersession. Une probabilité non exclue quand on sait que l'organisation d'un référendum est une option “lourde” et “risquée”, à cause notamment du facteur temps. Sauf que dans la Constitution, il est précisé que des amendements de fond doivent être soumis à référendum. Depuis la première motion de soutien exprimée à M. Bouteflika le mois de janvier dernier par les notables à Tamanrasset, ce sont des centaines d'organisations, notamment du mouvement associatif, des organisations de masse et du mouvement sportif, qui n'ont pas cessé d'appeler le chef de l'Etat à procéder à la révision de la Constitution et à briguer un troisième mandat. Et si cette “manière de faire” est perçue comme une “pression” exercée sur M. Bouteflika pour rester à la tête de la présidence de la République, il n'en demeure pas moins que celui-ci a voulu prolonger le suspense, non pas pour gagner du temps, mais pour mieux canaliser ses soutiens, surtout ses grands soutiens, avant de laisser faire les choses à sa propre convenance. FARID BELGACEM