Moins de deux mois après sa nomination à la tête d'Air Algérie, Abdelwahid Bouabdallah procède à un mouvement partiel au sein des directions de la compagnie nationale à l'étranger. Ce mouvement, qui a eu lieu cette semaine, a touché, nous explique-t-on de bonnes sources, les représentants de la compagnie nationale au niveau de plusieurs pays. C'est ainsi que le représentant d'Air Algérie à Montréal a été rappelé à Alger. Il en est de même du représentant de la compagnie nationale à Londres. En France, également des changements similaires ont eu lieu. Ces changements concernent les représentants de Lyon et de Marseille qui ont été rappelés à Alger. Ce mouvement partiel n'a pas épargné Alger. En effet, le directeur des transports au niveau de la compagnie à Alger, Abdelkader Bouhelha, a été également rappelé par le patron d'Air Algérie. La logique ayant présidé à ces changements, qui en appelleront d'autres, est celle du “renouveau du personnel ayant occupé ce genre de postes”, nous explique-t-on. De plus, les gens qui ont été rappelés occupaient la représentation nationale de la compagnie depuis “plus de six années”, alors qu'“ils ne devraient occuper leur poste que pour une durée maximale de trois ans”, nous explique-t-on, tout en estimant qu'“il y a des gens qui pensent qu'ils occuperont leur poste ad vitam æternam”. “Il y a des gens qui pensent qu'ils sont éternels dans leur poste, alors que ce ne devrait pas être le cas puisqu'il faut un renouvellement du personnel pour impulser une dynamique et permettre un meilleur fonctionnement des choses”, nous dit-on. Dans ce mouvement partiel, il s'agit tout aussi de débloquer le processus de l'alternance restée bloquée durant des années aux dépens des compétences. “C'est aussi pour permettre aux compétences de bénéficier de postes qui leur reviennent de droit”, nous dit-on encore. “Il faut mettre en évidence les compétences et ne pas les marginaliser”, est-il indiqué, arguant que “la compagnie a besoin d'un nouveau souffle, d'énergies et de compétences à même de la propulser en avant”. Le changement ne s'arrêtera pas à ce niveau. Loin s'en faut. Un autre mouvement, autrement plus important, touchera d'autres capitales prochainement. C'est ce que nous expliquera la même source, arguant que cette démarche aura pour ultime objectif de dépoussiérer les choses au niveau de la compagnie nationale et lui donner de meilleures chances de s'améliorer et de s'imposer sur la scène internationale. Ce mouvement, faut-il le rappeler, survient concomitamment à une enquête enclenchée par le patron de la compagnie nationale à propos du fret à Paris. Cette enquête intervient à la suite de la découverte d'un dysfonctionnement en rapport avec une différence de poids constatée entre le point de départ et d'arrivée dans le transport de cercueils. Lors de cette investigation, il sera question de déceler les failles dans le dispositif de contrôle de marchandises de la compagnie nationale ayant permis ce genre de dysfonctionnements, ainsi que de situer les responsabilités à l'origine dans ces dérapages. Quoi qu'il en soit, le nouveau patron d'Air Algérie entend mener plusieurs réformes au niveau de sa compagnie en risquant de susciter des résistances aux changements. Sera-t-il épaulé dans sa mission ? Toute la question est là. Mais quoi qu'il en soit, l'entourage de Bouabdallah dit de lui qu'il est très déterminé à aller au-devant des choses. NADIA MELLAL