Le patron de la Centrale syndicale a annoncé que le projet de proposition concernant la sauvegarde et la protection du pouvoir d'achat des Algériens est en cours de confection. Comment un travailleur du secteur de la Fonction publique doit lire la nouvelle fiche de paie ? Quels sont les aménagements apportés à ce bulletin de fin de mois cher aux pères de famille ? Et comment évaluer l'indice net affiché sur ce précieux document tant attendu par 1,5 million de travailleurs ? Ce sont là les principales questions auxquelles le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi-Saïd, a répondu, de manière très exhaustive, lors d'un point de presse organisé à la Maison du peuple. Exhibant des fiches de paie officielles devant les présidents de fédération des secteurs concernés, Sidi-Saïd a d'emblée planté le décor. “Je suis un syndicaliste et je sais que les travailleurs attendent du palpable. Et je profite de cette occasion pour les féliciter, mais également leurs familles. Je tiens à souligner que cette grille n'a écarté aucun personnel, y compris les vacataires et les contractuels. C'est un grand acquis”, dira le conférencier qui citera des dizaines d'exemples, preuves à l'appui, sur les fiches de paie des secteurs de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur, des collectivités locales, de la santé, de la formation professionnelle, des douanes, du commerce et des corps communs et qui représentent 80% des travailleurs qui exercent dans la Fonction publique. À titre illustratif, un maître d'école (catégorie 10, échelon 6) qui touchait 20 981 DA verra son salaire passer à 28 107 DA, soit un gain net de 7 126 DA. En revanche, un maître d'école (catégorie 10, échelon 12) aura un gain net de 9 580 DA. Les directeurs d'école, selon les catégories et échelons, auront un gain net de 8 489 et 9 921 DA. Un PCEF aura une augmentation nette de 6 218, alors qu'un PEF responsable matière touchera un gain net de 10 002 DA. Le surveillant général et le proviseur auront respectivement une augmentation de 10 180 DA et de 11 235 DA. Dans le secteur de l'enseignement supérieur, un professeur qui touchait 54 299 DA aura un gain net de 18 657 et passera à 73 056 DA. Les maîtres de conférences et les docents auront une différence nette de 14 987 et de 18 145 DA, alors que les maîtres-assistants hospitalo-universitaires et les maîtres-assistants chargés de cours gagneront en net 10 753 et 13 049 DA. Dans le secteur de la santé, un médecin spécialiste hors catégories (échelons 1,5 et 8) qui touchait 48 745 DA passera à 53 435 DA, soit un gain net de 4 689 DA. Un médecin généraliste touchera une différence nette, selon les échelons (1,5 et 10), de 4 575, 8 868 et 9 791 DA. Les sages-femmes et majors et les paramédicaux principaux auront un gain net, selon les échelons 1,5 et 10, de 4 201, 5 657 et 7 188 DA. Les infirmiers brevetés auront également un gain net avoisinant les 3 544, 5 392 et 9 483 DA. Les conducteurs automobiles auront, eux aussi, des différences de 3 716 DA (catégorie 3, échelon minima) et 3 712 DA (catégorie 2, échelon minima). D'autres indices de cette catégorie auront des différences quasi similaires. Les agents vacataires auront un gain net de 3 731 DA pour les hommes et de 7 371 DA pour les femmes, alors que les agents de sécurité vacataires gagneront une différence de 3 348 DA pour passer de 14 610 à 17 958 DA. Un autre exemple illustratif, les douanes. Les agents de contrôle gagneront net 3 935 et 4 295 DA, alors que le brigadier touchera un gain net de 3 067 et de 4 142 DA, selon les échelons 5 et 10. Un divisionnaire (catégorie 14, échelon 5) qui touchait 26 608 DA passera à 33 901 DA, soit une différence nette de 7 293 DA. En revanche, le divisionnaire à la catégorie 14 avec l'échelon 10 aura un gain net de 9 882 DA. Le contrôleur général à la catégorie 16 avec l'échelon 10, quant à lui, aura un gain net de 13 475. 5 156 réunions depuis 2005 pour gagner la bataille Commentant ces exemples illustratifs, Sidi-Saïd a rappelé que “l'UGTA n'a exercé aucune pression pour arracher ces augmentations”. “Je le dis solennellement et je sais de quoi je parle. Il est vrai que le volet revendicatif des travailleurs est légitime, et je ne fais pas dans l'autosatisfaction, mais la technicité et le dialogue ont pris le dessus. Et nous avons gagné la bataille. Nous nous sommes réunis 5 156 fois depuis 2005, avec une moyenne de deux heures par réunion”. Le patron de la Centrale syndicale a toutefois estimé que “les résultats sont modestes et que notre action cardinale est d'achever les 11 projets de statuts particuliers en suspens”. Le conférencier a également annoncé que le projet de proposition concernant la sauvegarde et la protection du pouvoir d'achat des Algériens est en cours de confection et que la Centrale syndicale, une fois les statuts particuliers achevés, engagera les négociations pour la révision du régime indemnitaire. FARID BELGACEM