Le patron de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, a profité hier lors du congrès constitutif de la Fédération des travailleurs de l'habitat et de l'urbanisme pour décocher quelques flèches contre les syndicats autonomes. « L'Algérie a besoin de stabilité. Que ça leur plaise ou non, nous n'aurons pas recours à la grève. Nous préférons les voies du dialogue et de la concertation », dira-t-il sans jamais citer nommément les syndicats autonomes. Il ajoute : « La centrale syndicale n'acceptera pas l'invective. Alors que nous préparons les projets d'augmentation de salaires, ils nous disent que nous n'avons rien fait. Il y a de quoi se poser des questions. » Il soulignera à ce propos que 41 statuts particuliers se trouvent actuellement au niveau de la direction générale de la Fonction publique, sachant, a-t-il dit, que la nouvelle grille des salaires sera appliquée au mois d'avril prochain avec effet rétroactif depuis janvier 2008. Comme pour prouver que la centrale syndicale n'est pas une coquille vide, il a rappelé qu'elle compte plus de 1,6 million d'adhérents dont 300 000 retraités et plus de 280 000 femmes. L'Ugta prévoit de soumettre des « propositions » pour l'amélioration du pouvoir d'achat après la tenue de son 11e congrès. « Un groupe de réflexion au niveau de l'Union générale des travailleurs algériens travaille sur le dossier de la sauvegarde du pouvoir d'achat en vue d'élaborer des propositions qui seront remises au gouvernement après le mois de mars », a déclaré Sidi Saïd. « L'objectif de l'UGTA, a-t-il expliqué, est de formuler des propositions portant sur la maîtrise du marché (des produits) de consommation quotidienne, en adéquation avec le pouvoir d'achat des travailleurs. » « Certains préfèrent le bla-bla aux intérêts des travailleurs. Les actions de protestation n'apporteront rien (…). Je vous le dis en toute modestie, nous sommes sur la bonne voie », s'exclame-t-il. Abdelmadjid Sidi Saïd a demandé aux travailleurs de l'Ugta d'éviter de verser dans la division. « Nous disons à ceux qui veulent créer un choc au sein de l'Ugta de nous laisser tranquilles. Nous voulons faire de ce congrès un espace de dialogue qui créera de nouvelles perspectives aux travailleurs. Nous ne voulons pas que ce soit un congrès d'insultes. Que ceux qui ont de mauvaises intentions les gardent dans leurs poches. » Et de conclure : « Il est important que l'UGTA occupe une place de choix dans la société. » Pour rappel, le 11e congrès de l'UGTA est prévu les 29, 30 et 31 mars.