Ils sont pas moins de 8 500 élèves à poursuivre les cours d'alphabétisation dans la wilaya d'Oum El-Bouaghi, car l'analphabétisme continue à persister au niveau des zones rurales. Cent dix-sept mille cinq cents analphabètes au niveau de la wilaya de Oum El-Bouaghi.Ce chiffre, qui représente 19% de la population globale de la wilaya d'Oum El-Bouaghi, estimée à plus de 600 000 âmes, demeure acceptable par rapport à celui représentant la moyenne nationale qui est de l'ordre de 26%, selon M. Yousfi Abdelaali, directeur de l'annexe de l'Office national d'alphabétisation et de l'éducation de wilaya. En dépit des efforts des pouvoirs publics, l'analphabétisme continue à persister dans les zones rurales, en raison de nombreux facteurs liés à la dynamique de développement à l'exemple des conditions déplorables de la scolarité dans les mechtas et les douars éloignement de l'école, routes non revêtues, absence de transport, écoles sans chauffage, absence d'eau, etc. Ces facteurs négatifs ne permettent en aucun cas une scolarité normale aux élèves ruraux. De ce fait, les parents dans le souci de subvenir aux besoins de leur quotidien dur préfèrent que leurs enfants soient utiles à la maison, en les envoyant dans les champs avec le troupeau, ou chercher l'eau même à des distances lointaines que de les envoyer à l'école. Cependant, les élèves scolarisés, dans le cadre de l'alphabétisation, sont plus nombreux en zone urbaine avec 7 477 éléments qu'en zone rurale avec seulement 1 136 éléments. M. Yousfi Abdelaali résume ainsi la situation : “En premier lieu, je tiens à rappeler que depuis la création de l'annexe le secteur a connu une amélioration sensible de l'opération de lutte contre l'analphabétisme, faisant passer le taux d'analphabètes de 34%, en 2000 à 19% actuellement, a travers la wilaya d'Oum El-Bouaghi.” Cela étant, les analphabètes qui constituent une véritable masse se devait d'avoir le droit au savoir à la scolarité et à l'épanouissement. Au plan social, cette masse peut constituer un élément essentiel, pour l'essor de développement, une fois éduquée. Concernant la citoyenneté, la même masse peut influer sur la dynamique des reformes socio-politiques que connaît le pays. S'agissant des encadreurs, les enseignants sont recrutés selon le critère du diplôme. Leur nombre est de 224 licenciés et de 69 techniciens supérieurs, et 24 ayant le niveau de terminales ou de technicien. Si les licenciés manquent de pédagogie et de patience nécessaire pour la prise en charge des élèves dont l'âge est parfois avance, ceux ayant l'expérience nécessaire buttent sur les problèmes de niveau et de renumérotation à l'exemple de Soraya qui ne cache pas sa déception, en dépit de sa farouche volonté “le problème crucial que je vis depuis quatre ans est celui de la renumérotation. Car je n'ai jamais été payé et je fais carrément du bénévolat. Pourtant je suis une ancienne institutrice, titulaire, diplômée de l'Institut de technologie de l'éducation”. Enfin, avec l'enveloppe financière conséquente de 180 milliards de DA allouée dernièrement par le ministère de l'Education nationale à l'Office national d'alphabétisation permettra certainement une amélioration de la prise en charge des scolarisés et des enseignants de l'annexe d'alphabétisation. K. Messaad