“Le temps est venu pour tirer la sonnette d'alarme, la sécurité routière n'est pas seulement l'affaire du secteur du transport, les pouvoirs publics doivent impliquer les autres acteurs en favorisant une organisation à l'horizontal”. C'est ce qu'a confirmé, hier, le représentant du ministère des Transports, chargé de la circulation routière, lors d'une journée d'étude organisée à Constantine. Selon l'intervenant, les dernières statistiques révèlent que les accidents de la route ont fait 4 177 morts en 2007 contre 4 120 décès en 2006. Des statistiques qui restent partielles, ne reflétant en aucun cas la réalité du fait que les données sont celles récupérées juste après le sinistre. Elles n'incluent pas les décès après transfert aux urgences ou lors de la convalescence. Parmi les facteurs qui aggravent la situation, l'injection de véhicules supplémentaires chaque année. En fait, les études établies dans ce sens parlent de 200 000 voitures introduites dans le parc national par an. Ce dernier compte 3 620 000 véhicules, ce qui classe l'Algérie comme 2e parc en Afrique. Par ailleurs, un autre facteur est à prendre en charge, le volet humain qui nécessite une formation adéquate. Beaucoup reste à dire d'autant que les méthodes adoptées par les auto-écoles ne sont pas les mêmes. À cela s'ajoute, l'absence d'infrastructures spécifiques pour la formation des candidats. Malgré les promesses de la tutelle de créer des centres d'examens, rien n'a été concrétisé depuis 26 ans. Les candidats continuent de passer des examens sur la voie publique, exposés aux risques d'accidents à tout moment sans pour autant bénéficier d'une couverture assurance spécifique. La loi est catégorique. “Toute personne conduisant un véhicule sans permis de conduire ne sera pas pris en charge”. Dans certaines wilayas de l'est du pays, les candidats passent les examens dans des marchés, explique un intervenant. Tout en ajoutant qu'il n'existe aucune coordination entre le ministère des Transports et les auto-écoles. Radia Madani