Des terroristes présumés, cultivant des liens avec des camps d'entraînement d'Al-Qaïda en Algérie, ont été arrêtés au Maroc. Au total, ce sont onze personnes, dont un Belge d'origine marocaine, qui ont été écrouées par la police marocaine à Fès et à Nador. Ce groupe est soupçonné de préparer des attentats visant la capitale belge et plus précisément les institutions européennes s'y trouvant, ainsi que le Sheraton bruxellois. Selon l'accusation marocaine, tous les suspects ont des liens avec des réseaux de recrutement de volontaires pour l'Irak ou auraient séjourné dans des camps d'entraînement de l'organisation de Ben Laden dans le Sud algérien. Une région qui a déjà connu, dans un passé récent, le démantèlement d'un camp d'entraînement d'Al-Qaïda dans la wilaya d'El-Oued. Une région réputée pour être un vivier important de candidats aux attaques suicide en terre irakienne ou sur le sol natal. En effet, selon une fetwa d'un certain Abu Amr, installé en Irak, les salafistes algériens, marocains et tunisiens peuvent recourir à des attentats kamikazes et avoir la “chahada” dans leurs pays respectifs, alliés aux Américains, sans se déplacer en Irak. Ces arrestations au Maroc appuient l'hypothèse d'une interconnexion entre les différentes organisations terroristes régionales et répondent quelque peu à l'interrogation des spécialistes à savoir si Al-Qaïda au Maghreb est un simple prolongement du GSPC ou s'il s'agit d'une conjonction des divers groupes algérien, marocain et tunisien. Selon les lectures du moment, la thèse la plus crédible penche pour l'existence d'une fusion active des organisations clandestines salafistes de la région dont la mission est d'élargir le champ de la confrontation à toute l'Afrique du Nord et au Sahel. L'action terroriste de ces groupes est diligentée par un centre de commandement unifié qui gère le GSPC, la Salafia Jihadia marocaine et les groupes islamistes combattants tunisien et libyen. Les mêmes spécialistes sont convaincus que la nouvelle organisation instrumentalise des camps d'entraînement en Algérie et dans des pays du Sahel, dans lesquels transitent des jeunes Maghrébins, et qui constituent autant de bases arrière, hors de portée des forces de sécurité des pays de la région. Saïd Oussad