Belliradj est même soupçonné, de par ses relations avec Aymen Al-Zawahiri, le bras droit de Ben Laden, d'avoir influencé le GSPC pour se placer sous les ordres directs d'Al-Qaïda. Le ministre marocain de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, a révélé en outre que le réseau terroriste Belliradj avait mis au point un plan à long terme visant “l'infiltration des institutions de l'?tat, des partis politiques et de la société civile”. L'interconnexion avec l'international terrorisme ne fait plus de doute et ce ne sont certainement pas les dernières déclarations du Marocain Abdelkader Belliradj qui diront le contraire. En effet, celui qu'on accuse d'être à la tête d'un groupe terroriste démantelé le 18 février dernier au Maroc, a réitéré le raffermissement des liens existant avec l'ex-GSPC algérien, à travers ses rencontres avec un certain Berrabeh Benyettou, un Algérien résidant en Belgique. Belliradj affirme avoir reçu la bénédiction de la hiérarchie de l'organisation terroriste algérienne en vue de renforcer sa coopération avec Benyettou au plat pays pour recruter des volontaires marocains à entraîner dans des camps en Algérie. Belliradj, dans son audition par un juge marocain chargé de la lutte antiterroriste, a déclaré être derrière l'ouverture d'un camp d'entraînement en Algérie après que l'organisation de Droukdel ne décide de changer de bannière et de s'inféoder à Al-Qaïda. Dans ses aveux, l'ancien “indic” des services secrets belges, a affirmé avoir réussi à convaincre les Algériens d'ouvrir des camps qui ont, par la suite, reçu la visite d'une première fournée de volontaires marocains en 2005. Ainsi, ce sont 20 terroristes marocains qui se sont entraînés, dans un premier temps au maniement de la Kalachnikov avant de regagner le royaume pour y commettre des attentats. Abdelkader Belliradj, 50 ans, avait été arrêté le 18 février au Maroc, avec plusieurs autres personnes, en possession d'un important arsenal d'armes à feu. Il est soupçonné par le Maroc d'avoir dirigé un réseau d'islamistes et d'avoir commis six meurtres en Belgique à la fin des années 1980 et au début des années 1990. Selon des officiels marocains, Belliradj aurait été “un tuyauteur en or” pour la Sûreté belge dont il était l'informateur pendant huit ans. Mais ce qui a déclenché la polémique, c'est que lorsque Belliradj a acquis la nationalité belge, un avis a été émis, en 2000, à l'attention du procureur du Roi, soulignant les liens de l'intéressé avec “ la mouvance islamiste algéro-marocaine et les milieux marocains pro-iraniens”. Belliradj est même soupçonné, de par ses relations avec Aymen Al-Zawahiri, le bras droit de Ben Laden, d'avoir influencé le GSPC pour se placer sous les ordres directs d'Al-Qaïda. Le ministre marocain de l'Intérieur, Chakib Benmoussa, a révélé en outre que le réseau terroriste Belliradj avait mis au point un plan à long terme visant “l'infiltration des institutions de l'?tat, des partis politiques et de la société civile”. Selon le ministre Benmoussa, “les investigations menées par les autorités compétentes ont établi que le réseau Belliradj a tissé des liens avec des groupes et organisations terroristes internationaux, particulièrement Al-Qaïda en Afghanistan en 2001, le Groupe islamique combattant marocain (GICM) durant la même année ainsi qu'en 2003 et 2004, et le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) à la même période”. Des membres du réseau Belliradj ont eu aussi des contacts avec le Hezbollah en 2002, le but étant d'envoyer au Liban des membres du réseau pour entraînement. De fil en aiguille, l'on s'interroge alors sur de probables relais entre l'ex-GSPC et l'organisation de Nassrallah, accusée par les services secrets américains d'entraîner des volontaires avant de les infiltrer, via le territoire iranien en Irak. L'épisode des Algériens d'El-Oued refait ainsi surface et leur acheminement vers l'Irak pourrait trouver sa réponse dans ses probables circuits les ayant conduits des camps d'entraînement en Algérie, financés par l'argent du racket et des rançons, puis transférés au Maroc avant d'être acheminés en Irak via les circuits du Hezbollah. Un scénario alimenté par les révélations faites autour de l'affaire Belliradj qui sous-entend une coopération entre les différents groupes terroristes activant en Algérie et au Maroc et téléguidés par Al-Qaïda. Saïd Oussad