Le Conseil de gouvernement a examiné, hier, un projet de décret exécutif relatif à la création du Samu social présenté par le ministre de la Solidarité nationale. Dans un premier temps, il est question de création de ces structures mobiles d'urgence dans cinq régions, Alger, Oran, Constantine, Ouargla et Béchar, a indiqué M. Boukerzaza, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement. Selon un recensement, il y a en Algérie 31 000 personnes entre SDF, vagabonds, femmes à la rue, enfants abandonnés et vieux qui nécessitent une prise en charge urgente. Ces personnes vulnérables, désormais prises en compte par ce projet de texte, devraient bénéficier de centres d'accueil, de soins et de convalescence. Les infrastructures se composent de cellule d'écoute avec un numéro vert, de centres d'hébergement d'urgence, de centres d'accueil après soins ou de convalescence et de centres d'accueil de jour. Placée sous l'égide de la Solidarité, cette structure sera à caractère public et administratif. Reste à savoir si ces personnes en détresse accepteraient de rester dans ces centres vu qu'avant, des initiatives similaires ont été entreprises avec le concours de la Protection civile, mais les SDF avaient refusé d'y rester et ont presque tous repris leur place dans les rues. Par ailleurs, le gouvernement a poursuivi “l'audition” des walis, en écoutant l'exposé du wali de Tamanrasset qui a présenté le bilan socioéconomique de sa wilaya. Le porte-parole du gouvernement a relevé l'évolution de cette région avec des taux de croissance appréciables, mais a mis l'accent sur l'immigration irrégulière qui demeure, selon lui, une préoccupation de l'Exécutif. Le phénomène ne cesse de croître, passant de 5 200 clandestins en majorité venus des pays voisins, en 2002, à 12 688 en 2006 à 12 291 en 2007. “L'Algérie tient particulièrement à traiter humainement ces clandestins”, a affirmé le ministre qui précise, cependant, qu'il y a “une crainte que cette immigration crée une fenêtre pour les terroristes”. Les pays de cette frontière coordonnent entre eux sur le plan sécuritaire, afin de stabiliser cette sensible région. Il a souligné, au sujet de la tension au nord du Mali, que l'Algérie n'abandonnera jamais sa médiation entre les parties en conflit. À une question sur les propos du ministre de l'Intérieur accusant “la main étrangère” dans le déclenchement des évènements de Berriane, M. Boukerzaza a précisé que sur les 38 jeunes arrêtés, 6 possèdent un matériel informatique dans lequel ont été trouvés les tracts (appelant à l'épuration ethnique) envoyés aux deux destinations (les deux parties) et que le ministre de l'Intérieur avait simplement évoqué une probabilité. L'enquête qui se poursuit déterminera certainement les auteurs. Jusque-là, le gouvernement a entendu quatorze walis qui ont présenté leurs bilans. Le but, a précisé le ministre, est d'évaluer les chantiers en cours, de rectifier ou de réorienter certains projets et de rattraper le retard dans d'autres. Djilali B.