La croissance des prix à la consommation a atteint les 6,4% en une année. En l'occurrence, d'avril 2007 à avril 2008. Tandis que le rythme d'inflation moyen pour les quatre premiers mois de l'année en cours par rapport à la même période de 2007 se situe à 5,2%. Sans surprise, ce sont les produits alimentaires qui ont connu la hausse la plus importante. Même si le mois dernier, l'indice des prix à la consommation des biens alimentaires a enregistré un taux d'accroissement négatif de - 1,9%, avec une baisse pour la viande de poulet de l'ordre de -13,1% et la pomme de terre de -11%, globalement sur l'année, les prix des produits alimentaires, selon une étude de l'Office national des statistiques, ont connu une envolée de 12,40%, les produits agricoles frais de 9,60% et de 15% pour les produits alimentaires industriels. Dans le détail, en l'espace de vingt ans, le prix de la viande de mouton a connu une hausse évaluée à 462,30% et le poulet à 540,90%. Le kilo de viande de mouton se vendait en 1989 à 116 DA, il est actuellement à 650 DA. Le poulet à 30 DA et aujourd'hui, il est à 190 DA. Prenons l'exemple également de la sardine qui était proposée il y a deux décennies à 29 DA et qu'on ne peut mettre dans nos couffins en 2008 qu'en payant 140 DA. Soit une progression de 573,70%. Lors des douze derniers mois, elle a connu une hausse de 14,40% et 4 ,60%. Il est intéressant également de voir comment le prix du merlan a évolué passant de 110 DA en 1989 à 750 DA cette année. Soit une hausse de 590,80%. Quant à la tomate et la carotte, elles ont connu une hausse respectivement de 12 et 22% ces douze derniers mois et 16,60 et 4,90% entre mars et avril 2008. À l'exception de la courgette, des petits pois, des fèves, artichaut vert, l'oignon vert, l'ail pour les légumes, et tripes, têtes et pattes de mouton, tripes de bœuf et merguez rouge vrac, pour les viandes, tous les prix ont augmenté au moins de 2% en l'espace d'une année. Pour ce qui est des produits manufacturés, ils ont accusé une stagnation en avril 2008 par rapport à mars de l'année dernière. Quant aux services, ils ont marqué une timide augmentation de 0,1%. Cette hausse vertigineuse des produits alimentaires a eu pour conséquence de laminer le pouvoir d'achat des ménages qui consacrent désormais près de 50% de leur budget domestique à l'alimentation. Viennent loin derrière les préoccupations liées à l'habillement dans l'ordre de 11%, logement et charges 5%, meubles et articles d'ameublement 6,8%, santé et hygiène corporelle environ dans les 3%, transport et communication 11%, et éducation, loisirs et culture 6,5%. En effet, en vingt ans, le prix d'un billet classe économique Alger-Paris a cumulé une variation de 2 359,80%, passant de 2 163,30 DA à 53 000 DA, et le billet couchette Alger-Marseille par mer, de 1 140 DA à plus de 18 000 DA. Le ministère de l'Agriculture explique la frénésie qui s'empare des prix des fruits et légumes, périodiquement par des dysfonctionnements dans le marché de gros qui induisent la multiplication des intermédiaires qui vendent en seconde, troisième main, voire plus, qui additionnent les marges bénéficiaires et font flamber les prix en dernière instance. À ce niveau, on parle même d'un excédent de 20% de fruits et légumes enregistré, ces cinq dernières années. Au moment où le ministère du Commerce avance, lui, que le prix de la pomme de terre a augmenté de 100%, ces derniers temps. À noter que pour ce qui est de l'inflation, le champs d'observation de l'ONS a englobé dix secteurs géographiques, à savoir Bab-El-Oued, Alger-centre, El-Biar, Belcourt, El-Harrach, Bir-Mourad-Raïs, El-Mouradia, El-Madania, Kouba et Hussein Dey. Quant à l'enquête sur la consommation des ménages, elle a consisté en un sondage auprès de 10 618 familles réparties sur le territoire national. Nissa Hammadi