Après le FMI (Fonds monétaire international), qui avait évalué le taux d'inflation en Algérie durant l'année écoulée à 4,5%, l'Office national des statistiques (ONS) a indiqué, hier, que les prix à la consommation ont enregistré une hausse de 5,4% au cours des cinq premiers mois de l'année 2008. La note de l'ONS, diffusée hier et rapportée par l'APS, montre une nouvelle flambée sur la balance des coûts des produits de première nécessité. D'après l'Office national des statistiques, cette variation est due notamment à une « forte hausse » des prix des biens alimentaires (+10,4%), avec +6,8% pour les produits agricoles frais et +14,3% pour les produits alimentaires industriels. S'agissant des prix des produits manufacturés, ceux-ci ont progressé de 0,90%, tandis que ceux des services se sont établis à +0,70% pendant la période de référence. Cette évolution vertigineuse des prix à la consommation situe le rythme d'inflation annuel (mai 2007 - mai 2008) à 6,3%, relève l'ONS. En 2006, l'inflation tournait autour de 2,5% à 3%, tandis qu'en 2005 celle-ci était à hauteur de 1,6% et 3,6% en 2004, si l'on se réfère aux dernières statistiques du FMI sur les indices macroéconomiques de l'Algérie. Cette énième augmentation mise en évidence par l'ONS s'explique essentiellement par l'envolée des cours des matières premières sur les marchés mondiaux. Excepté les prix du sucre et des produits sucrés qui ont accusé une baisse de 6,4% et à un degré moindre la viande et abats de bœuf (0,60%), tous les produits du groupe alimentation s'étaient inscrits en hausse entre mai 2007 et mai 2008. La tendance haussière des prix à la consommation risque d'aggraver la tendance inflationniste en 2008. Cette hausse des prix a touché beaucoup plus les huiles et graisses avec (48,7%), café, thé et infusion (36,5%), poissons frais (23,1 %), fruits (19%), viande de poulet et œufs (18,2%), légumes (10%) et lait, fromage et dérivés (9%). La hausse des produits du groupe s'étend également aux pains et céréales avec +8,2%, la pomme de terre (6,2%) et les viandes et abats de mouton +2,5%. L'Algérie ne pourra ainsi éviter de voir sa facture d'importation en céréales s'alourdir de façon alarmante, compte tenu des cours mondiaux qui ont atteint des niveaux historiques. Selon l'ONS, l'indice des prix à la consommation a enregistré, pour le mois de mai 2008, une croissance de 0,9% par rapport au mois d'avril, soit une variation proche de celle relevée le même mois de l'année précédente (+1,1%). Cette variation traduit les fluctuations des prix selon les catégories des produits avec une hausse mensuelle de 1,8% pour les produits alimentaires et une hausse de 3,7% pour les produits agricoles frais, une légère augmentation de 0,2% pour les services et une stagnation pour les produits manufacturés. Le rythme annuel d'inflation est passé de 29,04% en 1994 à 3,5% en 2007, contre 2,5% en 2006, rappelle-t-on. Le Fonds monétaire international (FMI) n'a pas manqué à plusieurs reprises de mettre en garde l'Algérie contre ce qu'elle qualifie « d'expansionnisme budgétaire » qui risque d'aggraver l'inflation. Les dernières prévisions émises par les analystes de l'institution de Bretton Woods estiment que l'inflation en Algérie sera soutenue en 2008 par la persistance de la hausse des prix à la consommation des produits de première nécessité. C'est ce que confirme d'ailleurs le tableau exposé, hier, par l'ONS.