La position d'Alger est confortée par celle des pays arabes, qui n'ont pas manqué l'occasion pour demander des “clarifications sur les conséquences” de l'entrée d'Israël dans l'union pour la Méditerranée. La réunion d'Alger, hier, a mis à nu les carences du projet d'Union pour la Méditerranée (UPM) prôné par le chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy. Le pragmatisme dont se prévalent les Européens dans leurs relations avec les pays de la rive sud n'a pas trouvé de place à l'occasion de ce rendez-vous préparatoire pour le sommet de lancement prévu dans la capitale française, le 13 juillet prochain. En échange de toutes leurs exigences, ils n'offrent rien de concret, si ce n'est des paroles. En effet, nul ne connaît jusqu'à maintenant le contenu exact de cette union pour la Méditerranée. Partant de ce constat, l'Algérie a conditionné son engagement dans l'opération par des clarifications sur le sujet. “Notre décision de participer au sommet de Paris ne sera connue que lorsque nous connaîtrons le contenu du projet d'UPM”, a clairement déclaré le chef de la diplomatie algérienne, tout en insistant sur le fait qu'“un projet d'une telle envergure ne peut être accepté totalement du premier coup”. Clair, net et précis. “On ne signe pas de chèque en blanc”, semble dire Mourad Medelci à Paris, en application du vieil adage algérien. La position d'Alger est confortée par celle des pays arabes, qui n'ont pas manqué l'occasion pour demander des “clarifications sur les conséquences” de l'entrée d'Israël dans l'union pour la Méditerranée. Sur cette question, la France, initiatrice de ce projet méditerranéen — qui n'est pas sans ignorer les conditions arabes pour une normalisation avec l'Etat hébreu, à savoir l'évacuation des territoires palestiniens occupés en 1967 contre la normalisation de leurs relations conformément à la résolution du sommet arabe de Beyrouth en 2002 — n'a à aucun moment présenté de solutions. C'est à croire que cette “UPM” n'est qu'un subterfuge pour forcer la main aux pays de la rive sud sur certaines questions gênantes pour les Occidentaux. K. A.